RED ROOM
Le réseau antisocial

(Red Room 1 à 4)
Cachés dans des buissons, deux jeunes blogueurs écolos préparent un article sur les déjections toxiques d’une importante usine locale. Quand soudain, ils sont attaqués et capturés par un inconnu qui commence à les torturer, tout en les filmant pour ensuite diffuser les images sur le Darknet, dans ce qu’on appelle désormais les "Red Room", des salons privés ou il est possible de se connecter pour assister à des snuff movies en direct…

Par fredgri, le 11 octobre 2022

Publicité

Notre avis sur RED ROOM #1 – Le réseau antisocial

Ed Piskor s’est fait connaître avec Hip Hop Family Tree et X-Men Grand Design, Pour cette nouvelle série, il se penche sur le monde obscure et inquiétant des vidéos snuff qui circulent sur le Darknet, de ces individus qui organisent des tortures en live, sans effets superflus, pour le plus grand plaisir d’une communauté de tordus qui se délecte de ces spectacles macabres !

Tout de suite, il convient de prévenir le lecteur qui s’interroge. Red Room reste une œuvre qui peut déranger par son aspect plutôt démonstratif et ses scènes très frontales. Piskor ne tente pas d’édulcorer la réalité, mais d’en démontrer la violence et le côté malsain qui s’en dégage, véritable miroir déformant d’une communauté qui se cache derrière ses pseudos, qui entretient une fascination de l’interdit le plus dérangeant !
A travers les quatre chapitres qu’il nous présente, il imagine des « salons » privés ou il serait ainsi possible d’assister en direct à d’interminables scènes de démembrement, d’éviscération en tout genre, de décapitations, sur fond de cris insoutenables… Les bourreaux masqués se transformant en performeurs adulés, les nouvelles stars d’un reality show morbide, sans limite, complètement décomplexé !

Malgré tout, malgré même les premières impressions, Piskor ne se complait pas pour autant dans la contemplation perverse et passive d’un univers qui nous interpelle par son extrémisme. Il observe, s’interroge sur cette fascination qui anime ceux qui se connectent une fois les tâches quotidiennes effectuées, il imagine une communauté de psychopathes qui s’organisent en réseau, qui poussent toujours plus loin leurs excès pour accumuler les points dans le hit-parade de la sauvagerie…
Il adopte un style graphique très fin et particulièrement expressif, au point ou au-delà du sujet lui-même, le dessin en noir et blanc reste séduisant !

Alors, en effet cette lecture reste éprouvante, elle fait réagir les lecteurs deçi delà qui peuvent parfois en venir jusqu’à condamner l’œuvre sans aller plus loin que le premier degrés. Il mériterait néanmoins de faire l’effort de dépasser le sujet pour en apprécier le fond et sa pertinence !

Ed Piskor démontre une nouvelle fois la profondeur de son regard sur cette société de la consommation, voir même de la consumation !

Recommandé pour les lecteurs les plus curieux. Pour adulte !

Par FredGri, le 11 octobre 2022

Publicité