RÉDEMPTEUR (LE)
L’homme qui entendait les prières des enfants morts
Le sinistre trafiquant Meirelles Monteiro règne en maître sur une grande partie de la ville de Rio. Utilisant pour cela sans vergogne de jeunes enfants issus des favelas pour distribuer la drogue, ce dernier se félicite de son pouvoir et en fait part à son nouveau partenaire. Ce gargarisme n’échappe pas à Jean Ravelle qui est venu l’entendre à la dérobée et qui ne peut intervenir à découvert. Car ce haut magnat de la finance, président de la Ravel Corporation, qui habite les hauts de la baie n’a pas une grande confiance en la justice du pays et de fait, n’hésite pas, de manière dissimulée, à s’en prendre radicalement à ces truands qui malmènent les enfants. Mais ce n’est pas tout car le milliardaire se doit de composer également avec son entourage, en particulier sa femme et sa belle-famille, qui a décidé de se débarrasser de lui pour récupérer ses avoirs financiers. Aussi, avec l’aide de ses équipiers de choc, doit-il donner le change afin de faire tomber les masques.
Par phibes, le 26 mai 2015
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782205071382
Notre avis sur RÉDEMPTEUR (LE) #1 – L’homme qui entendait les prières des enfants morts
Stephen Desberg a réellement le vent en poupe puisque ce dernier continue brillamment d’aligner de nouvelles aventures. Rien qu’en ce premier semestre 2015, après le lancement de son épopée fantastique Les Mille et autres nuits avec Henri Reculé (et sans compter les suites des séries comme H.Ell (T 2), Golden Dogs (T4)), le scénariste revient dans des dispositions aventureuses plus contemporaines pour lancer un nouveau personnage qui se veut à la fois milliardaire et justicier.
Jean Ravelle, pour le citer, l’un des financiers les plus puissants de la planète, qui n’est pas sans rappeler l’indétrônable Largo Winch, est un homme en colère qui ne supporte ni l’iniquité, ni que l’on s’attaque à des enfants. Sous ce postulat qui en appelle d’autres et qui introduit ce charismatique et généreux protagoniste dans des prédispositions justicières, Stephen Desberg a décidé de jouer la carte de l’action la plus énergique. Bienfaiteur à double facette, agissant aussi bien dans l’ombre comme à la lueur des projecteurs, le milliardaire campe un esprit vengeur et démontre de fait haut la main que pour la bonne cause, il est homme à ne pas se laisser marcher sur les pieds et à déjouer les complots les plus menaçants.
Aussi, on ne s’ennuie pas une seconde tant le récit, structuré avec brio, bénéficie de cette dynamique endiablée qui utilise, sous le couvert judicieux du Christ rédempteur de Rio, remarquablement ces ingrédients qui font monter le taux d’adrénaline (rixes et malversations en tout genre, trahison – thème récurrent dans les récits de l’auteur, course-poursuites…) et qui installe une intrigue de fonds qui va s’étaler sur d’autres épisodes (celle concernant en particulier le nombre d’enfants tués restant à venger et l’affaire Amarpour).
Mais pour assouvir pleinement cette soif de justice, le président de la Ravel Corporation s’est entouré d’une équipe que le scénariste a souhaitée éclectique et de premier ordre. A l’instar des séries comme Golden Dogs, John Tiffany, le personnage principal bénéficie de l’appui de seconds couteaux particulièrement efficaces qui donne là-aussi une dynamique des plus intéressantes.
C’est Miguel Lalor qui met en images les équipées tonitruantes du fameux rédempteur. Conformément à son travail antérieur sur la série Le dernier des Templiers (adaptation des romans de Raymond Khoury), l’artiste nous offre un dessin des plus efficients. La rigueur de son trait permet d’atteindre un réalisme qui apporte aux pérégrinations du milliardaire justicier une puissance indéniable et une certaine crédibilité. Il ne fait aucun doute que l’action est très bien gérée grâce à un florilège de scènes de grande intensité et que les décors brésiliens sont on ne peut plus soignés.
Un premier épisode engageant qui ouvre la porte à un homme en colère promis à de multiples opérations rédemptrices que l’on pourra suivre avec grand plaisir.
Par Phibes, le 26 mai 2015