REFLETS DU MONDE (LES)
Et travailler et vivre

Frappé par le phénomène de « la grande démission », particulièrement fort au sortir de la crise du Covid, Fabien Toulmé est parti à la rencontre de personnes qui ont voulu changer de vie ou qui se mobilisent pour que le monde du travail change. Un périple qui le mènera aux Etats-Unis, en Corée du Sud et aux Comores.

Par legoffe, le 23 juin 2024

Notre avis sur REFLETS DU MONDE (LES) #2 – Et travailler et vivre

Fabien Toulmé poursuit ses chroniques sociales. A travers ces nouvelles rencontres, il nous invite à une profonde réflexion sur le sens du travail dans nos vies, mais aussi sur l’évolution des métiers et le développement de l’ubérisation.

Si vous connaissez cet auteur, vous avez déjà une idée de son approche. Nous ne sommes pas dans une émission d’Elise Lucet, très cash, mais plutôt dans des rencontres. Elles en disent aussi beaucoup sur le fond, mais conservent l’esprit « portraits » que maîtrise à la perfection Toulmé. Il sait véhiculer les émotions et partager avec les lecteurs son ressenti, tout comme il sait glisser ça et là un peu d’humour, bienvenu au regard de certaines histoires poignantes.  

Son long parcours l’emmène d’abord aux Etats-Unis, qu’il a choisi car le pays a été l’épicentre du phénomène de « grande démission ». Il va rencontrer des personnes qui ont plaqué leur travail car ils étaient aux portes du burn-out, pressés comme des citrons par leurs employeurs, en quête de sens dans leur job… 

Toulmé part ensuite en Corée du Sud pour évoquer l’ubérisation du travail et ses perversités. L’occasion également de découvrir une société où le travail et l’entreprise occupent une telle place que les salariés vont oeuvrer parfois jusqu’à l’épuisement, voire la mort. Une mère raconte ainsi comment elle a perdu son fils. C’est glaçant.

La dernière partie se déroule aux Comores. Fabien Toulmé enquête sur ce que peut être une nouvelle voie, plus écologique et axée sur le développement durable et la solidarité. Les habitants d’une île se sont organisés pour mieux gérer leur filière d’exploitation de l’ylang, une fleur dont l’huile essentielle est très prisée de l’industrie cosmétique. Il y est question de salaires, mais également d’économies d’énergie, de préservation de la ressource, de qualité. 

L’auteur aborde tout cela avec beaucoup de réflexion et un certain recul, montrant les bienfaits et les limites de chaque situation. Outre son ressenti, il partage aussi les démonstrations d’un sociologue qu’il rencontre à plusieurs reprises. C’est très enrichissant.

Tous ces éléments nous permettent de nous poser beaucoup de questions sur la façon dont le monde fonctionne, mais aussi sur nos propres vies. Une fois encore, en évoquant des problématiques sociétales dans leur ensemble, Fabien Toulmé parvient à remettre l’individu au centre de la question. De quoi nous inciter à faire notre propre introspection quant à la manière dont nous vivons nous-même notre travail.

Par Legoffe, le 23 juin 2024

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