RÉFUGIÉS CLIMATIQUES ET CASTAGNETTES
Tome 1
Dans certains pays d’Europe, les effets du réchauffement climatique ont pris une ampleur catastrophique, rendant de nombreuses contrées inhabitables.
Pour aider les réfugiés venant notamment d’Espagne ou d’Italie, le Ministère de l’Ecologie et de la Crise Climatique français instaure une réquisition de surfaces habitables. Ainsi, la plupart des habitants du pays ont l’obligation d’accueillir chez eux une ou plusieurs personnes, selon la taille de leur logement. Une décision radicale qui fait beaucoup parler et qui rencontre une certaine inquiétude, voire une réelle hostilité.
Pour Louis, c’est l’angoisse. Lui aussi a reçu un ordre de réquisition. Il va devoir accueillir une Espagnole chez lui, à Paris.
Le jeune homme est bourré de tocs et il ne supporte guère la présence des autres dans son intimité. Sa petite amie, Bérénice, attend depuis des années qu’il soit enfin prêt à ce qu’ils s’installent ensemble. Alors, voir une étrangère arriver du jour au lendemain, voilà qui est impensable !
Lorsque le grand jour arrive, Louis découvre que sa réfugiée est une très vieille dame, Maria, qui ne parle pas un mot de français ! Heureusement, sa voisine du 4e reçoit, elle, la petite fille de Maria, une ravissante jeune femme qui parle la langue de Molière. Mais ça ne suffit guère à rassurer le pauvre Louis.
Par legoffe, le 13 avril 2023
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782818978955
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Notre avis sur RÉFUGIÉS CLIMATIQUES ET CASTAGNETTES #1 – Tome 1
Avec Réfugiés climatiques et castagnettes, David Ratte réalise la prouesse d’écrire une comédie à partir de sujets graves.
Si l’histoire trouve son origine dans les effets catastrophiques du réchauffement climatique, l’auteur ne développe que peu cet aspect, pas plus qu’il ne recherche une caution scientifique à ses propos. C’est, peut-être, d’ailleurs le seul élément qui manque un peu au récit. La crise climatique a bien quelques effets à Paris, mais ils semblent assez dérisoires. Si la menace pèse, elle semble encore lointaine malgré ce qu’il se passe en Espagne ou en Italie. Mais, finalement, c’est sans doute, pour David Ratte, une manière d’illustrer notre passivité actuelle face à l’inéluctable bouleversement du climat, qui paraît encore lointain ou abstrait pour un certain nombre de concitoyens. De moins en moins toutefois…
L’auteur, lui, a donc surtout choisi de parler, dans cette bande dessinée, de l’être humain, avec ses qualités, ses défauts et ses contradictions face à plusieurs sujets de société. D’autant que, si les effets du réchauffement ne sont pas encore aussi spectaculaires que ceux décrits par David Ratte, la question des réfugiés (plus politiques que climatiques pour l’instant) est déjà un objet de tension.
Imaginez alors que vous soyez, comme Louis, contraints de recevoir des étrangers chez vous ! L’approche de Ratte est, vous en convenez, assez savoureuse. Le réfugié n’est plus un vague concept pour monsieur tout le monde, mais une personne en chair et en os qui débarque à votre domicile !
Alors, quand en plus c’est une vieille dame espagnole, généreuse et pleine de caractère, qui déboule dans la vie d’un jeune homme légèrement toqué, ça donne des scènes pour le moins cocasses. Et si l’humour est omniprésent, l’auteur le distille avec subtilité. Il cherche à créer de l’émotion et de l’empathie grâce à une galerie de personnages variée. Il y a la mère riche et acariâtre de Louis, la soeur tournée vers les autres et à l’aise dans ses baskets, le voisin violent et intolérant, etc.
Tous prennent vie avec brio sous le coup de crayon réussi de David Ratte. Son travail est classique, mais impeccable. Il met en scène sa comédie dramatique de belle manière, avec un sens du rythme maîtrisé et un scénario qui ne laisse jamais le moindre temps mort.
On passe ainsi un excellent moment en compagnie de Louis et de ses voisins. L’arrivée des réfugiés vient secouer leur existence pour, finalement, leur plus grand bien. Un récit généreux, souvent joyeux, mais aussi émouvant, qui invite à mieux s’ouvrir aux autres, qu’ils viennent d’ailleurs ou qu’ils habitent simplement le pallier d’en face.
Par Legoffe, le 13 avril 2023
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