REINES DE SANG (LES)
Isabelle, la louve de France (1/2)

Lorsque j’avais lu le premier titre sorti dans la collection Les Reines de sang, Aliénor la légende noire, j’ai senti le potentiel que pouvait avoir cette série.
J’avais peur que cela soit des récits trop collés à l’histoire, sans une véritable histoire, sans âme, mais grâce aux talents d’Arnaud Delalande et de Simona Mogavino, la lecture est un grand plaisir et permet de découvrir l’histoire de cette reine sans se prendre la tête.

Avec Isabelle, la Louve de France, on sait déjà que le lecteur ne va pas être déçu.

Tout d’abord, le scénario est signé Thierry Gloris qui a déjà séduit les amateurs avec des séries comme Le codex angélique, Méridia, Missi Dominici ou encore Souvenirs d’un elficologue.
Pour l’accompagner dans cette aventure, il s’est choisi une co-scénariste en la personne de sa femme, Marie, qui fait là ses premiers débuts dans le monde du neuvième art. Les deux auteurs ont su travailler avec habilité, ont su s’organiser pour le travail, Thierry Gloris mettant son savoir-faire pour raconter les histoires et Marie devenant "chercheuse", organisatrice, mais aussi amenant son point de vue féminin pour donner plus de force, de vérité dans le personnage d’Isabelle.

Dès les premières pages, ils savent captiver l’attention, j’ai senti que je ne pourrais pas lâcher ce livre jusqu’à la fin, que cette première partie allait être un des mes coups de coeur du mois !

Jamais je n’ai lu un récit historique ne se basant que sur des faits réels, mettant en scènes des personnages ayant existés, avec autant de passion. Là, je suis conquis par cette reine d’Angleterre, fille de roi français. Cette Isabelle a une réelle présence, on s’attache à elle, on a envie comme elle, de se débarrasser de tous ces rats, de son "bougre" de mari, qui lui tournent autour. Les Gloris nous font monter la pression pour qu’elle explose en même temps que celle d’Isabelle. Ils ont réussi à imposer au récit un excellent tempo, un très bon suspense. Nous avons droit à des scènes de tortures nous montrant comment se régler certains "problèmes conjugaux" à l’époque.
Les autres "héros" de ce récit sont aussi bien écrits, bien intéressants, on ne tombe pas dans la caricature, chose qui arrive assez souvent dans ce genre de livres. Le roi Edouard II est un roi sévère, méchant, mais qui ne va pas en faire trop ici.
Thierry et Marie Gloris construisent une intrigue solide et vraiment passionnante dans ce premier opus.

Le dessin a été confié à un artiste talentueux : Jaime Calderon.
Avec ce premier tome, il nous fait revivre la cour du roi de France et celle d’Angleterre en ce XIVème siècle. Il nous fait sentir l’atmosphère, la vie entre les murs de ces châteaux. Il nous offre une superbe Isabelle, magnifique, avec un réel charisme, qui malgré sa froide apparence, arrive à nous séduire. Son Isabelle prend bien de la place visuellement parlant et ce, même lorsqu’elle est en compagnie d’autres personnes. Les personnages sont vraiment expressifs.
C’est amusant que son grand inquisiteur ressemble à l’acteur F.Murray Abraham dans Le nom de la Rose, le film d’Annaud.

Il me tarde déjà de lire le prochain tome qui conclura ce récit. Thierry et Marie Gloris nous donnent ici une belle leçon d’histoire, une grande histoire passionnante avec une femme, une reine forte de la grande histoire. C’est aussi l’une de mes lectures coups de cœur de ce mois-ci et je ne peux que vous en recommander la lecture.

A ne pas manquer !

Par BERTHOLD, le 21 octobre 2012