Reiser Les années Pilote

Après avoir participé à la création du journal satirique Hara-Kiri au début des années 60 et subit la censure radicale de la Commission de Surveillance pour la jeunesse, Jean-Marc Reiser, alors âgé de 25 ans, se doit de trouver un autre job. C’est René Gosciny, alors rédacteur en chef chez Pilote qui l’invite à œuvrer dans sa grande maison où d’autres tels Cabu, Gotlib, Mandryka ont pris place. Nous sommes en 1966 et le jeune et déjà talentueux dessinateur se met à pied d’œuvre non sans une certaine retenue dans ses productions. Il y restera jusqu’en 1972, date à laquelle il répond favorablement à l’appel de Charlie hebdo. Les éditions Glénat commémore au travers de cet ouvrage inédit volumineux le travail détonnant et peut-être méconnu de cet artiste critique durant ces années Pilote.

 

Par phibes, le 6 décembre 2011

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Notre avis sur Reiser Les années Pilote

La maison Glénat n’en finit pas de rendre hommage à Jean-Marc Reiser, artiste du 9ème art ô combien incisif dans ses propos et ses graphiques, disparu trop tôt. Après avoir fait un tour d’horizon des réalisations caustiques de ce dernier entre les années 1974 et 1983 via l’édition d’un album pour chaque année et une évocation plus ciblée avec Reiser à la Une et Reiser et l’écologie, l’éditeur se focalise sur une période plus ancienne "post hara-kirienne", au temps où l’artiste agissait sous l’égide de l’hebdomadaire pour les jeunes Pilote.

L’occasion est rêvée de voir pour la première fois en album le produit de tout un travail extraordinaire exécuté par un auteur qui, déjà, avait atteint un degré de maîtrise dans l’art de croquer rapidement et explicitement. Malgré tout freiné dans ses ardeurs acidifiantes et politiquement non correctes qu’on lui reconnaît par ailleurs dans Hara-Kiri et Charlie Hebdo, il n’en demeure pas moins que Reiser, sous l’action bénéfique des plus grands scénaristes de cette époque tels René Goscinny, Gotlib, Charlier et bien d’autres, croquait à tour de bras des historiettes mordantes inspirées par une actualité débordante.

Cet ouvrage nous expose donc sur plus de 270 pages des thèmes des plus variés, traités sous la forme de petits récits d’une à 3 planches, souvent en noir et blanc et parfois accompagnés d’une pointe colorée. La rigolade est donc de mise et ce à tout niveau, tant par la force du dessin, pourtant épuré et disproportionné que par l’esprit des chutes.

Un très bon volume en l’honneur du travail de Reiser sur une période donnée, préfacé généreusement par le journaliste Jean-Marc Parisis, qui permet d’appréhender une rétrospective complète sur une œuvre qui vaut pour sa qualité incisive et son abondance.

 

Par Phibes, le 6 décembre 2011

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