RENDEZ-VOUS A BAGDAD
Rendez-vous à Bagdad 1/2

En 1950, en pleine guerre froide, dans la ville de Bagdad, une conférence de la plus haute importance regroupant les représentants mondiaux doit se dérouler prochainement. En effet, à la suite de la découverte alarmante de l’espion Carmichael, les autorités britanniques se doivent de couvrir l’évènement en dépit de la menace qui plane sur celui-ci. Pendant ce temps, à New York, Anna Scheele, secrétaire de direction dans la banque Morganthal-Brown-Shipperke donne congé à son patron pour se transporter au chevet de sœur hospitalisée à Londres. Par ailleurs, dans la cité londonienne, la pétulante roublarde Victoria Jones a été virée de son poste de sténo et se retrouve en peu de temps à arpenter la rue. Lors de sa déambulation, elle croise un jeune homme, Edward, dont le charme la perturbe illico. Elle apprend par ce dernier qu’il a obtenu un nouvel emploi et qu’il doit partir pour Bagdad à la demande de son employeur, l’érudit M Rathbone. Victoria décide alors de suivre le beau garçon et se met en quête pour trouver le subterfuge qui lui permettra de faire le voyage. Cette initiative va la plonger incidemment au cœur d’une affaire d’espionnage.

Par phibes, le 6 juin 2023

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Notre avis sur RENDEZ-VOUS A BAGDAD #1/2 – Rendez-vous à Bagdad 1/2

Rendez-vous à Bagdad est un roman écrit par Agatha Christie en 1951. A la faveur de ce dernier, la romancière s’échappe quelque peu de cet univers policier qu’on lui reconnaît avec Hercule Poirot, Miss Marple et Les Beresfort pour nous intéresser à un autre registre, celui de l’aventure et de l’espionnage. C’est donc sous l’égide du scénariste Frédéric Brémaud que nous découvrons son adaptation en bande dessinée, illustrée très soigneusement par Alberto Zanon.

Très respectueux du roman d’origine (comme pour les précédents d’ailleurs – voir ABC contre Poirot, Le crime du golf, Drame en trois actes réalisés par le même tandem), les auteurs ont décidé de prendre leur temps pour adapter celui-ci. Préférant de bien camper l’intrigue, ces derniers ont souhaité la réaliser en deux tomes. Pour cela, la densité est au rendez-vous, Frédéric Brémaud n’hésitant pas à s’attarder çà et là sur des situations, sur des personnages nombreux, usant de séquences détaillées qui s’alternent au fil des pages.

C’est donc avec un réel ravissement que l’on plonge dans les ambiances orientales des années 50, dans une aventure que l’on pressent légère, cocasse, bigarrée eu égard au nombre d’acteurs, sous le couvert d’une menace mondiale dont on ne sait où celle-ci va se déclarer. Evidemment, on pourra apprécier le fait que dans cette épopée fort bien gérée, les fins limiers n’ont pas droit au chapitre, s’effaçant au profit d’une jeune femme ingénue, roublarde et menteuse de surcroit, Victoria, qui va être mêlée sans le vouloir au drame à venir.

Graphiquement, l’on retrouve le style très efficace d’Alberto Zanon qui, une fois encore nous régale de son style audacieux. Son trait reste des plus esthétiques, rigoureux au niveau des décors d’époque (on sent que la recherche documentaire a été poussée) via un détail impressionnant. La galerie de portraits est aussi bluffante, l’artiste ayant pris soin d’œuvrer sur l’effigie volontairement hautaine de ses personnages, de leur gestuelle et leur expressivité, le tout restitué dans des plans impeccables. Il va de soi que Fabien Alquier a également sa part de mérite grâce à une colorisation sans excès qui apporte un très beau relief à l’ensemble.

Une première partie d’une adaptation très engageante qui donne un aperçu d’une autre facette des écrits de la fameuse romancière Agatha Christie. On attend bien entendu la suite des aventures de la sémillante Victoria !

Par Phibes, le 5 juin 2023

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