Retour à Tomioka

En mars 2011, la catastrophe nucléaire de Fukushima oblige les autorités à évacuer une grande partie de la population de la préfecture vers des quartiers plus sécurisés, à Minamisôma notamment. C’est là que le jeune Osamu et sa grande sœur Akiko, qui anime une chaîne Youtube ou elle donne des conseils beauté, habitent désormais avec leur grand-mère. Mais quand cette dernière meurt à son tour, il est décidé qu’ils iront vivre avec une cousine de leur père, sur Tokyo.
Mais Osamu ne veut pas s’en aller comme ça, il veut d’abord déposer les cendres de sa grand-mère au pied de l’autel familial, au cœur de la zone interdite… Et pour cela, il va devoir échapper à la vigilance des adultes et ensuite demander à Akiko de fuguer avec lui…

Par fredgri, le 26 août 2024

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Notre avis sur Retour à Tomioka

Si aujourd’hui on se souvient encore de la catastrophe nucléaire de Fukushima, c’est parce qu’elle reste, comme Tchernobyl en 1986, l’un des grands traumas de l’ère moderne, symbole d’une peur du nucléaire et de ses conséquences. Mais au-delà de ça, cet album de Laurent Galandon et Michaël Crouzat nous plonge dans un récit profondément marqué par ce drame, dans les pas de deux ados qui refusent d’oublier leurs traditions, même si cela signifie de devoir se mettre en danger.

Alors qu’ils doivent à nouveau accepter d’être ballotés à l’autre bout du pays, le frère et sa sœur se lancent dans une étrange aventure en zone interdite, bravant les radiations et les recherches des autorités pour aller rendre un dernier hommage à leur famille. Ce voyage qu’ils entreprennent permet aussi aux auteurs de montrer un peu l’envers du décors de cette catastrophe, les zones abandonnées, ceux qui essayent de résister…
L’idée n’est pas de tomber dans le pathos facile, ni même de se lancer dans une diatribe contre les dangers du nucléaire, mais d’amener un récit sur la survivance, généreux et émouvant qui montre sans s’apitoyer, qui dénonce en substance sans pour autant glisser dans l’excès.
Au fil des pages, on s’attache à Osamu, à cette résolution qui lui tient aux tripes et ses visions de Yokai qui viennent régulièrement se pencher au-dessus de son épaule, ainsi qu’à Akiko qui, si elle montre l’image d’une ado connectée qui anime sa chaine Youtube en donnant des conseils beauté, n’en perd pas pour autant le lien avec son frère, avec cette affection attachante qui les rapproche, qui l’amène à ne pas hésiter une seconde quand il lui demande de venir avec lui…

L’écriture est d’une belle justesse, tout en finesse, sans excès. On vibre avec eux, on les suit dans leur périple en les écoutant, en les regardant. D’autant que graphiquement, le travail de Michaël Crouzat est de toute beauté. On sent l’expérience du storyboardeur dans la fluidité de la mise en scène, dans la maîtrise des cadrages et ce sens du minimalisme extrêmement agréable.
Un très bel album.

Une très belle découverte qui annonce une rentrée 2024 de qualité.

Très vivement conseillé.

Par FredGri, le 26 août 2024

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