REVE DE JERUSALEM (LE)
Ecce Homo

Après le siège sanglant d’Antioche, les armées croisées convergent vers le but ultime de leur expédition en terre Sainte, à savoir la cité de Jérusalem. Dans cette ferveur guerrière, le Live Noir et Hermance Languedolce entretiennent difficilement la flamme qui les dévore vis-à-vis d’Istvàna, l’insaisissable princesse des Tafurs qui les accompagne dans ce périple. Mais l’heure est à l’assaut et compte tenu des difficultés à pénétrer en la citadelle, les moyens les plus extrêmes doivent être employés. Live, Hermance et Istvàna sont réunis pour invoquer la force divine. Aussi, la victoire semble acquise mais à quel prix !

 

Par phibes, le 17 octobre 2010

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Notre avis sur REVE DE JERUSALEM (LE) #4 – Ecce Homo

En ce mois d’octobre, les éditions Dupuis frappent fort concernant la saga Le rêve de Jérusalem. En effet, dans un élan éditorial surprenant qui ravira les adeptes de cette aventure, l’éditeur a pris pour parti de publier la suite et fin des péripéties christiques de Live, Hermance et Istvàna. Aussi, ce ne sont donc pas un mais les deux derniers épisodes qui paraissent aujourd’hui, complétés par ailleurs d’une superbe intégrale en noir et blanc.

Reprenant l’expression latine consacrée (Voici l’homme) utilisée par Ponce Pilate présentant Jésus à la foule, Philippe Thirault clôture donc par ce tome 4 son épopée liée à la première croisade. Force est de constater que le ton narratif puissant et violent auquel il nous a habitué précédemment ne fléchit pas et même a tendance à se renforcer. Par ce biais, l’auteur déchaîne les passions dans un contraste époustouflant et nous renvoie dans un déferlement de ferveur divine et de barbarie extrême.

L’idylle entre Live, Hermance et Istvàna trouve inévitablement ici son déroulement ultime. La destinée des personnages centraux va être bousculée par un choix sans appel, amer quant à ses conséquences tragiques. Le rêve d’antan se transforme en un cauchemar douloureux que le scénariste a su mesurer avec justesse. De fait, la souffrance physique et morale est à son comble, noyée dans un tsunami de sang extraordinaire, de folie furieuse et de fantastique divin, marquant à tout jamais et ses protagonistes et le lecteur.

Lionel Marty excelle dans ce registre où l’affliction la plus dure est reine. Le trait qu’il emploie est puissamment démesuré, dur, cassant au point qu’il donne l’impression que le dessinateur a dompté la bestialité extrême de ses graphiques. La croisade dont il est question prend une dimension paroxysmique d’ultime violence et ténébreuse où le sang coule à flot, confirmée par une colorisation rougeoyante omniprésente.

Un dernier tome impitoyable pour une quadrilogie historique aux accents de souffrance et de repentir ultimes. A lire !

 

Par Phibes, le 17 octobre 2010

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