RIC HOCHET (LES NOUVELLES ENQUÊTES DE)
R.I.P., Ric !

Suite à un rendez-vous périlleux en plein cimetière, Ric Hochet rentre chez lui et est accueilli par un sinistre individu tapi dans l’ombre qui le menace de son arme. Après un échange rapide, le reporter a la surprise de découvrir que son interlocuteur mystérieux porte les mêmes traits que lui, chirurgie esthétique oblige. Pour le moins heureux de son effet, l’homme décline son identité. Il est le Caméléon, alias l’ex-inspecteur Philippe Manière, que Ric a mis hors d’état de nuire dans de précédentes enquêtes. Il ne fait aucun doute que cette apparition sent la vengeance à plein nez que le sinistre Caméléon va assouvir en tuant tout d’abord le journaliste de la Rafale et en prenant sa place autour de ses proches. Alors, R.I.P. Ric ?

Par phibes, le 3 juin 2015

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Notre avis sur RIC HOCHET (LES NOUVELLES ENQUÊTES DE) #1 – R.I.P., Ric !

A la suite de la disparition malheureuse de Tibet, l’un de ses créateurs (avec André-Paul Duchâteau) début 2010, Ric Hochet a quitté subitement la scène éditoriale au grand dam de ses nombreux fans. Aujourd’hui, après une brève apparition en 2012 sous la forme d’un remix original de plusieurs aventures orchestré par David Vandermelen, le fameux reporter à la veste mouchetée réapparait pour notre plus grand plaisir à la faveur d’une production portée par le fameux Zidrou (Lydie, l’élève Ducobu, La Mondaine, Merci, Rosko…), le dessinateur Simon Van Liemt (Poker, Incantations) et la maison Le Lombard et repart donc pour de nouvelles enquêtes policières.

Cette première affaire a le privilège de remettre le sympathique personnage vieux pourtant de 60 ans (il a commencé à faire son apparition en 1955) dans une enquête policière qui a le mérite de se dérouler selon un canevas ô combien nerveux et qui apporte un bon petit vent de renouveau. Habile pour titiller notre curiosité, Zidrou joue beaucoup sur les rebondissements comme en peut témoigner cette aventure et ce, dès le départ. S’écartant volontairement de la structure scénaristique de l’époque (le coupable est connu à la fin) et s’imposant une certaine rigueur à respecter les bases de la saga originelles (il fait de nombreux rappels aux enquêtes précédentes), l’auteur a pris pour parti d’introduire son intrigue dans une période bien précise (1968), dans les débuts de son héros, juste après les affaires liées au sinistre Caméléon.

De plus, au travers de cette enquête tonitruante, Zidrou a souhaité travailler encore plus en profondeur ses personnages, retraçant des parts d’ombre surprenantes et mettant en avant des actions perpétrées par les protagonistes récurrents complètement inhabituelles. Par ailleurs, en amateur de récits peu conventionnels, le scénariste trouve le moyen de jouer adroitement sur le degré d’intervention de son acteur principal, n’hésitant pas à le placer au deuxième plan par rapport à son adversaire et à égratigner son image coutumière.

Aussi, on ne s’ennuie pas une minute. Cette première affaire se révèle à la fois par son classicisme et son originalité, par un côté sombre non négligeable, par une énergie et une liberté scénaristique bien avantageuses.

Au niveau du dessin, Simon Van Liemt s’en sort particulièrement bien. Ce dernier use d’un trait qui se veut en osmose avec celui que Tibet utilisait dans les premières aventures du reporter de la Rafale. La rigueur est donc de mise, associée à une volonté d’introduire dans ses vignettes sa propre touche. A cet égard, on saluera le joli travail exécuté pour recréer les ambiances des années 60.

Un premier épisode alléchant qui conforte l’intemporalité du fameux Ric Hochet. A suivre donc !

Par Phibes, le 3 juin 2015

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