RIC HOCHET (LES NOUVELLES ENQUÊTES DE)
Comment réussir un assassinat

A l’approche de Noël, alors qu’il profite de sa soirée avec Nadine, le journaliste Ric Hochet reçoit la visite du Commissaire Bourdon. Ce dernier, en pétard, vient solliciter son avis sur une série impressionnante de meurtres qui touchent la France toute entière. En effet, en seulement quelques jours, 77 assassinats ont été perpétrés selon un mode opératoire rigoureux qui laisse penser aux méfaits d’un serial-killer patenté. Intrigué, Ric décide d’aller consulter son père, cambrioleur notoire, qui se terre dans un tripot et qui pourrait éventuellement l’aiguiller sur une piste. Le lendemain, le reporter de La Rafale qui, avec ses collègues, se perd en conjectures, est avisé par Bourdon que le coupable est enfin découvert. S’étant transporté au commissariat, Ric entend la déposition d’une veuve récente qui, pour l’homicide de son mari, avoue s’être inspirée d’un recueil de poche édité par la Maison Marabout acheté en supermarché et s’intitulant Comment réussir un assassinat. Une enquête de terrain s’impose. Cette dernière va amener Ric et Nadine au siège de la maison d’édition à Verviers en Belgique.

Par phibes, le 15 mai 2018

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Notre avis sur RIC HOCHET (LES NOUVELLES ENQUÊTES DE) #3 – Comment réussir un assassinat

Puisqu’il s’est décidé à redonner vie au fameux journaliste de La Rafale Ric Hochet (créé originellement par André Paul Duchâteau et le regretté Tibet) et que son inspiration ne tarit pas à l’égard de ce héros pilier de la bande dessinée franco-belge, Zidrou revient nous offrir et ce pour la troisième fois, une nouvelle enquête policière. Cette fois-ci, le lecteur est appelé à suivre le reporter parisien dans des investigations qui ont pour objectif de découvrir l’identité de celui ou ceux qui sont à l’origine d’une recrudescence d’assassinats dans tout l’Hexagone.

A la faveur d’une introduction plutôt cocasse et qui, déjà, donne une bonne tonalité, le récit vient installer cette intrigue qui va mettre en difficulté l’illustre Commissaire Bourdon au point de le pousser à mettre dans la confidence notre héros national. Selon un développement établi de main de maître, Zidrou anime avec brio et dynamisme cette nouvelle aventure dans des circonvolutions particulièrement rebondissantes et teintées d’humour. L’artiste multiplie les actions et tranches de vie parallèles de façon à diversifier son sujet et de fournir un maximum d’effets. Tout en étalant les péripéties vécues par le couple formé par Huguette et Jacques, le scénariste fait évoluer l’enquête sous le couvert de son personnage principal qui, ici, va bénéficier une grande aide en la personne de Nadine, sa petite amie un tantinet émancipée.

Pour donner du coffre à cet opus, Zidrou s’est amusé d’une part à faire intervenir furtivement un protagoniste récurrent de la saga originelle, en l’occurrence Richard, le père de Ric. De plus, il a pris un malin plaisir à se jouer en toute sympathie de la maison d’édition belge Marabout en la situant au centre de son intrigue policière et en la faisant saborder par Ric. A cet égard, l’on ne manquera pas d’apprécier les nombreux clins d’œil à cet éditeur et à sa collection de guides, ainsi qu’à l’équipe qui y officiait à la fin des années 60. Si son dirigeant de l’époque André Gérard se voit titillé, Zidrou fait également un gentil pied de nez à Henri Vernes, le père de Bob Morane.

Côté dessins, l’on concèdera que Simon Van Liemt a pris un rythme de croisière au profit d’une réelle maîtrise de cet univers graphique. Toujours inspiré par le trait de Tibet utilisé dans les premières équipées de Ric Hochet, il parvient à porter haut la main les tribulations de son journaliste dans une activité permanente des plus agréables. Classicisme et modernité se télescopent harmonieusement pour une mise en images qui reflète une belle recherche historique pour bien camper l’histoire policière.

Une très bonne troisième enquête d’un Ric Hochet qui reste toujours en forme et qui, grâce aux deux artistes, conservent sans équivoque son intemporalité et sa place de choix de héros du 9ème art.

Par Phibes, le 15 mai 2018

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