RIP
Fanette, Mal dans la peau des autres

Fanette est une jeune femme qui passe ses journées à tenir un bar minable au sein duquel des mouches et une faune peu reluisante circulent. Sous son air pour le moins peu heureux, elle cache un lourd secret bien chevillé à sa véritable fonction. Car Fanette qui a conservé un trauma d’un passé très houleux est barmaid chez les pouilleux pour une raison bien précise, celle de surveiller un gars taiseux et antipathique. Saura-t-elle mener à bien sa mission ? A moins que celle-ci, par manque de chance, tourne douloureusement à son désavantage !

Par phibes, le 21 septembre 2022

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Notre avis sur RIP #5 – Fanette, Mal dans la peau des autres

Pour la première fois de la saga, le personnage mis en évidence ne fait pas partie de cette brigade délétère qui virevolte autour de cadavres en putréfaction laissés pour compte. En effet, Gaet’s a décidé de se focaliser désormais sur la jeune Fanette, barmaid de son état, qui, il est vrai, se trouve tout de même en contact avec ces sinistres détrousseurs et qui, elle aussi, entretient un mystère.

Ne reflétant pas du tout la joie de vivre, la jeune serveuse au prénom désuet chanté par Brel se veut identique à ses pairs évoqués dans les tomes précédents. En effet, elle-aussi a un passé tourmenté et nage abondamment dans cette ambiance putride. Ce passé, le scénariste nous en dévoile la teneur par saccade en le juxtaposant à ce quotidien récent peu reluisant.

A l’appui d’un alternat de séquences bien choisies et toujours aussi déliquescentes, Gaet’s nous découvre la personnalité trouble de Fanette. Sous le couvert de cette atmosphère méphitique aux accents de polar, elle nous apparaît dans une sorte de torpeur, engagée dans une mission dont elle ne connaît pas la finalité et qui trahit une réelle manipulation. Force est de constater que Gaet’s continue à appuyer là où ça fait mal tout en trouvant le moyen de tirer adroitement des passerelles avec les précédents tomes. Il ne fait aucun doute que les péripéties de Fanette confortent certains points antérieurs, surtout ceux relatés dans le volet dédié à Albert. Mais on peut encore une fois s’interroger sur d’autres points qui devraient être éclaircis dans le prochain tome (le dernier !).

Si Gaet’s continue donc à nous emballer, Julien Monier demeure dans la mouvance de son scénariste et poursuit remarquablement son œuvre dans un graphisme semi-réaliste poisseux toujours aussi accrocheur. Le mode opératoire reste donc le même, l’outil informatique lui permettant de travailler subtilement le côté glauque des situations avec des couleurs jaunâtres. Côté personnages, le travail sur ces derniers est toujours efficace et met bien en évidence cet aspect maléfique et sans espoir émanant de chacun.

Un tome terriblement accrocheur qui répond partiellement aux questions que l’on peut se poser sur Fanette et qui nous fait espérer d’autres réponses (bonnes ou mauvaises) dans le prochain et dernier opus. Un conseil en le lisant, n’allez pas prendre la mouche !

Par Phibes, le 21 septembre 2022

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