ROBERT SAX
Nucléon 58

Un jour de mai 1957, à Bruxelles, le garagiste Robert Sax est appelé par son ami libraire Boon qui lui raconte une curieuse mésaventure. En effet, la veille au soir, alors qu’il faisait des heures supplémentaires pour trier un lot de livres, un homme en sueur, visiblement inquiet, est entré dans sa boutique et en est ressorti rapidement dès qu’une tierce personne s’est présentée devant l’échoppe. Il s’en est suivi une empoignade qui a abouti sur l’enlèvement brutal du mystérieux visiteur. Juste avant de partir, l’un des détracteurs se déclarant de la Sureté, a, dans un accent de l’Est bien prononcé, justifié cet acte radical en stipulant que l’homme avait fait un gros esclandre à l’Exposition universelle. Or, après vérification dans les journaux du lendemain, Boon s’est aperçu qu’aucun scandale n’a été relaté et, pour le moins troublé, a donc souhaité en causer avec son ami. Evidemment, cet évènement aurait pu en rester là si, au moment où les deux amis discutent, deux types bizarres en trench-coat, n’étaient pas venus dans la librairie et que l’un d’eux ait raflé à Boon tout son lot de gommes et de crayons. Est-ce le crayon énigmatique que Boon a trouvé dans sa poche que ces hommes recherchent ? Robert Sax décide de faire appel à son ami Martine de la Sureté. Cette initiative va alors le plonger au cœur d’un trafic d’espions internationaux dans lequel il va avoir, malgré lui, un rôle à jouer.

Par phibes, le 20 février 2015

Publicité

Notre avis sur ROBERT SAX #1 – Nucléon 58

Sous l’égide de la maison Delcourt, un nouveau personnage fait son apparition et ce, grâce à la complicité de deux artistes Rodolphe et Louis Alloing, qui se connaissent bien pour avoir réalisé en commun, en 2012, la biographie illustrée d’Edgard P. Jacobs, le créateur de Blake et Mortimer. Fort de ce partenariat motivant, Robert Sax prend son envol et ce, dans un contexte historique qui n’est pas sans rappeler celui de leur maître, les années 50 dans les ambiances de guerre entre espions.

Ce premier opus est inévitablement l’ouvrage par excellence qui présente le fameux héros de la série à venir. Ce dernier n’a rien ni d’un scientifique, ni d’un officier du Renseignement belge, puisque Rodolphe a souhaité lui donner une étiquette beaucoup plus originale et surtout loin d’être inaccessible. Héritier d’un garage de mécanique mais peu enclin à le faire fonctionner personnellement, Robert Sax est de ces personnes qui, de par leur personnalité forte et leur situation familiale non engagée, semblent ouvertes à toutes sortes de péripéties grâce à un potentiel et des ressources bénéfiques. Aussi, l’on concèdera que ce choix a l’avantage de rendre ce protagoniste plutôt sympathique, dans un envol aventureux qui lui permet d’une part de se livrer partiellement sur son passé (avec Alice) et, sous ses aspects charmeurs, de dévoiler un sens de l’intégrité et de l’amitié.

Typique des années 50, cette ouverture ne manque pas d’un certain dynamisme, s’appuyant, entre narration intime et dialogues sans ambages, sur une intrigue internationale politco-policière qui restent dans des proportions aventureuses classiques, simples, efficaces, transformant le personnage principal en héros malgré lui et lui donnant avantageusement l’occasion de tracer sa nouvelle destinée, face à des adversaires un tantinet patauds.

Louis Alloing qui a fait son chemin dans des séries comme celle concernant Marion Duval (le dernier tome est sorti en janvier dernier) signe un travail pictural qui a beaucoup de charme qui s’inscrit complètement dans le style ligne claire. Ce dernier campe avec adresse les ambiances bruxelloises de l’époque grâce à un choix de décors très bien restitués et bien représentatifs. Les personnages ont, pour leur part, une effigie qui dénote là aussi un coup de patte assuré, à la fois empreints d’une certaine modernité et inspirés par des univers plus anciens tel celui d’Edgar P. Jacobs.

Une première aventure qui, de par ses ambiances générales, se veut agréable sous tout rapport et qui permet de lancer un nouveau personnage que l’on pourra retrouver avec plaisir.

Par Phibes, le 20 février 2015

Publicité