Roberto

 
Roberto est un titre très spécial, très noir par le style de la narration et par le dessin. Triste, amer, presque fataliste. On ne rencontre en réalité Robert que le temps d’un trajet de bus. Mais à partir de là, on apprend ce que fut sa vie dans les grandes lignes. Et on fait aussi la connaissance de Samir, Farid et Roberto, trois jeunes qui sont justement dans le même bus mais dont le portrait nous sera fait ailleurs, entre parenthèses, au pied des murs de leur cité.

Avec un trait et des coups de pinceau gras et d’un noir profond, Edmond Baudouin met en images ses réflexions sur le racisme, l’intolérance, le fossé inter-générations, les problèmes de banlieues. Il les présente de manière bien originale, en coupant son récit en trois parties bien distinctes dont l’une, sur une dizaine de planches très similaires, donne la parole aux trois jeunes avec une composition très "slam" ; il les présente aussi au travers le regard de Robert(o), un vieil homme plein d’une sagesse dont on finit par se demander si elle sert encore aujourd’hui dans ce qu’est devenue notre société…

Roberto est loin d’être facile d’accès, tout comme sont complexes, dans le fond, les sujets qui s’invitent dans cette bande dessinée que nous proposent les éditions 6 pieds sous terre.
 

Par Sylvestre, le 8 octobre 2007