ROSE ECARLATE (LA) - MISSIONS
La fiancée de la mer 2/2

Cette nouvelle mission de la Rose Ecarlate, parue cet automne, a un goût amer, malgré tout l’humour qu’elle recèle. En effet, en la lisant on pense irrémédiablement à la disparition de son autrice, Patricia Lyfoung, décédée il y a tout juste un mois, à seulement 47 ans. Une trajectoire brisée qui a ému tout le monde de la bande dessinée. 

Patricia Lyfoung était reconnue pour ses récits d’aventure, mais aussi pour être une pionnière du mélange des cultures franco-belges et japonaises dans ses BD. Cet esprit multiculturel se retrouvait d’ailleurs parfaitement dans cet album, qui s’amusait aussi à revisiter le mythe des sirènes et des légendes bretonnes. 

Ode à la tolérance et à l’ouverture aux autres, l’histoire mêle scènes drôles et moments d’action spectaculaires. La romance est aussi très présente, comme toujours dans la série. On sent évidemment la patte de Patricia Lyfoung qui aime distiller l’émotion et la générosité tout au long de ses albums. 

Mais l’autrice a également veillé à proposer des personnages féminins d’envergure. L’eau de rose, oui, mais pas sans héroïnes capables de porter le récit autant que de prendre les décisions qui s’imposent face aux dangers et à l’injustice. 

Jenny et Alexis Corindun l’accompagnent avec brio dans ses objectifs. Les planches sont très sympas. L’esprit est au fantastique, à l’amour et à l’espièglerie. 

Une fois encore, les auteurs sauront faire mouche après de leurs lecteurs. Patricia Lyfoung aura assuré ses missions avec brio, jusqu’au bout. Elle laissera un grand vide auprès de ses lecteurs, mais aussi de son mari, l’auteur Philippe Ogaki, et de leur famille, vers qui vont nos pensées.

Par Legoffe, le 16 février 2025