Rose Valland Capitaine Beaux-Arts

En août 1944, travaillant en tant que conservatrice au musée du Jeu de Paume à Paris, Rose Valland est témoin du trafic auquel se livre l’occupant allemand. En effet, ce dernier s’accapare les œuvres volées aux juifs pour les envoyer en Allemagne. Notant scrupuleusement, à l’insu des nazis et au péril de sa vie, tous les mouvements des pièces dérobées, elle permet à l’armée française et à la résistance de récupérer une partie de l’énorme butin. Mais elle ne s’arrête pas là et associée au Capitaine américain James Rorimer, elle poursuit ses investigations, alors que la guerre n’est pas terminée, en dehors du territoire national jusque dans les plus grandes demeures teutonnes. Cette initiative qui permit la sauvegarde d’une grosse partie du patrimoine juif, lui valut moult décorations et le surnom de capitaine Beaux-Arts.

Par phibes, le 18 novembre 2009

Notre avis sur Rose Valland Capitaine Beaux-Arts

Les éditions Dupuis commémorent à leur façon le juste et superbe combat d’une femme, Rose Valland, qui, durant la seconde guerre mondiale, s’engagea dans la préservation et la récupération d’un patrimoine culturel détourné par un occupant trop entreprenant. Pour ce faire, un cartel d’auteurs très imprégnés des faits héroïques de cette personne et bien investis dans leur mission, intervient au présent pour en divulguer les faits sous la forme d’un documentaire divisé en deux parties distinctes.

La première, illustrée, qui s’étale sur une vingtaine de planches, se fait l’évocation succincte des évènements essentiels auxquels Rose Valland fut liée, au travers de situations directes ou par le biais de souvenirs que celle-ci rappellera dans des entretiens avec son compère James Rorimer ou plus tard avec une journaliste.

Grâce à sa forme on ne peut plus didactique, l’évocation en question se veut très intéressante et expose l’essentiel de la mission périlleuse dont s’est investie cette adepte de l’Art. A ce titre, on pourra apprécier le dessin de Catel qui, de son geste rapide et épuré que l’on a pu admirer par ailleurs dans "Kiki de Montparnasse", campe avec justesse et respect les ambiances historiques et les personnages réels.

La deuxième partie vient compléter la première en lui apportant des dates essentielles et des documents officiels originaux qui ont tracé l’existence tumultueuse de Rose Valland. La biographie abondante de cette dernière nous est donc dévoilée chronologiquement et témoigne l’engagement total de cette femme charismatique.

Sans nul doute, l’œuvre présente un caractère éducatif fort qu’il convient de ne pas bouder. Il reste le témoignage formidable d’un passé qui doit rester graver dans les mémoires. C’est pour cela que la Fondation pour la mémoire de la Shoah et la fondation du Judaïsme français ont apporté leur soutien.

Il est à noter que la publication de cette bande dessinée coïncide avec la prochaine exposition qui se tiendra à partir du 2 décembre prochain au Musée de la Résistance à Lyon et qui mettra à l’honneur l’action courageuse de ce fameux capitaine Beaux-Arts.

Un bien bel hommage !

Par Phibes, le 18 novembre 2009

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