Rouge bonbon

Après le bleu, c’est la couleur rouge qui s’invite dans un titre de la mangaka Kiriko Nananan. Mais cette fois, c’est une multitude de petites histoires qu’on trouvera, et non pas un récit long  : dix-huit exercices narratifs au cours desquels l’auteure aura pu mettre son talent au service de sentiments différents à traiter.

Le trait gras de Kiriko Nananan pourrait sembler ne pas être adéquat à son rôle de description de sentiments subtils. Pourtant, bien que gras, le coup de crayon de l’artiste parvient à apporter une véritable sensibilité. On lui trouvera des similitudes avec celui de Vanyda, également.

Il est épuré, enfin, mais parfois tant, qu’il laisse entièrement la place à du texte. Ainsi, on a quelques vignettes dans lesquelles seules des lignes typographiées viennent remplacer les dessins qu’on aurait attendus à leur place, et cette utilisation des mots qui se fait de plus en plus fréquente au fil des pages finit malheureusement par décevoir le lecteur qui cherchait de la bande dessinée. On en vient alors à se demander si ces textes n’auraient pas gagné à être mis en images par d’autres dessinatrices (ou dessinateurs), faisant de Rouge bonbon un ouvrage collectif dont la diversité des styles aurait alors fait écho à la diversité des thèmes abordés.
 

Par Sylvestre, le 17 novembre 2008