Rouge comme la neige

En 1896, Jody Mackinley reçoit en sa ferme isolée du Colorado la visite d’un ancien ami à son mari défunt qui lui annonce qu’un homme, Buck Macfly, va être jugé à Ouray pour enlèvement d’enfant. Sa fille Abby ayant disparu mystérieusement il y a quelques six années, Jody et son fils Sean partent pour la ville afin d’assister au procès et d’y glaner éventuellement quelques réponses. A la suite de la première séance, le prévenu qui a remarqué Jody dans la salle d’audience, demande à lui parler. Introduite par l’adjoint Sharper, la veuve Mackinley se retrouve face à celui qui se fait déjà surnommer l’ogre. Après quelques affirmations stupéfiantes associées à la présentation d’un pendentif ayant appartenu à Abby et de par le désintéressement des autorités locales sur son cas, Jody organise en désespoir de cause l’évasion du détenu afin qu’il l’emmène à l’endroit où se trouve la disparue. Ce geste irréversible va fatalement pousser le shérif Cassidy et à ses sbires à se lancer sur leurs traces, mais permettre toutefois à la belle veuve et à son fils de découvrir la sinistre vérité qui commence lors du massacre indien de Wounded Knee.

Par phibes, le 2 mai 2014

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Notre avis sur Rouge comme la neige

Après son dernier roman graphique Piège nuptial inspiré remarquablement du roman The dead heart de Douglas Kennedy, Christian de Metter revient sur le devant de la scène du 9ème art pour nous présenter une nouvelle histoire complète, 100% fait maison, qui a le don de renouer avec le western dans toute sa splendeur.

Dès les premières planches, le ton est donné et enfle de manière très significative tout au long de cette aventure. Pour cela, Christian de Metter utilise une accroche certes simple mais surtout efficace, usant d’ingrédients qui se suffisent à eux-mêmes. En peu de vignettes, l’on découvre sur quoi reposent les péripéties à savoir le décès d’un chef de famille et la disparition d’un enfant, éléments on ne peut plus fixants pour susciter la curiosité et pour chercher ce qui se cache derrière ces drames. Surtout lorsqu’un autre point fort est introduit dans ce mystère lié à l’apparition d’un personnage qui a toutes les chances d’apporter des réponses.

Il ne fait aucun doute que le récit possède un grand intérêt grâce à la mise en place d’une distribution consistante et on ne peut plus caractéristique d’une certaine époque. A cet égard, chaque personnage (de Jody à Cassidy en passant par Macfly et Sean) a sa place, une place indispensable pour assurer la puissance de l’intrigue qui va naître lors des aveux chuchotés par le détenu de la prison d’Ouray et qui va perdurer tout au long d’une course-poursuite haletante. Evidemment, les coups du sort sont nombreux et donnent à cette équipée une dynamique admirable et hautement captivante dans des accents dramatiques avérés et aussi d’amertume.

Côté dessins, la polychromie que l’artiste a l’habitude d’utiliser fait place à une sorte de bichromie avec une prédominance sépia. L’on comprend que, par ce choix, Christian de Metter a voulu camper les ambiances historiques de son aventure, comme les portraits d’époque, ce qui en soi se révèle une réussite. Son trait est on ne peut plus réaliste, rehaussé par un crayonné très présent et un tramage qui conforte le côté vieilli du dessin, et appuyé, de temps à autre, lorsque l’action le nécessite, de quelques touches de rouge vif volontairement très perceptibles.

Un excellent western mené de main de maître par un Christian de Metter au faîte de son talent.

Par Phibes, le 2 mai 2014

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