Route vers l'enfer
La guerre bat son plein mais une idée avancée ce jour-là par un grand stratège laisse entrevoir que le conflit pourrait enfin toucher à sa fin. Le plan est audacieux, très audacieux ! Peut-être trop, d’ailleurs, puisque pour le mener à bien, il faudrait avoir recours à une soldatesque surmotivée et peu regardante sur les terribles dangers auxquels il faudrait faire face pour remporter la victoire.
Peu de gars auraient l’étoffe du héros attendu, en vérité. Et surtout pas le Père Noël, ce militaire hanté par le risque de pouvoir causer du tort à des enfants ; ce qui le fait passer pour un couard aux yeux des autres. Or, contre toute attente, c’est pourtant à lui qu’après moult conciliabules et remises en cause du projet sera confiée une "mission de la dernière chance"…
Par sylvestre, le 18 novembre 2022
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9791038205123
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Notre avis sur Route vers l’enfer
Les premières vignettes de cette bande dessinée auraient très bien pu ouvrir une histoire de guerre "sérieuse" : elles nous projettent en effet dans un QG d’état-major d’armée où l’heure est semble-t-il très grave. Mais le discours de celui qu’on voit de dos et qui a l’air d’être le chef va d’entrée à contre-courant de cette furtive impression de "sérieux", suite à quoi l’inattendue irruption du Père Noël, très habilement orchestrée, achève de confirmer – s’il le fallait – que Route vers l’enfer sera bien une BD à l’humour décalé et non pas une fiction historique !
C’est du Goossens, du "dopé à l’absurde", des situations ubuesques et des personnages caricaturés au service d’une lecture récréative et déjantée ; de celles qu’on choisit lorsqu’on n’a pas envie de se prendre la tête ! Une formule typique de la production des éditions Fluide Glacial des années 198X ; souvenez-vous des BD d’Edika, des Bidochon, de Carmen Cru, et j’en passe…
Cette bande dessinée est une réédition qui propose une refonte de l’œuvre originelle dans un format plus grand et avec quelques bonus à la clé. C’est une bonne surprise pour les fans de l’artiste et pour les nostalgiques de cette époque où la création était plus artisanale que de nos jours et où elle ne rimait pas automatiquement avec techniques graphiques à l’informatique, colorisation par des studios spécialisés, etc…
N’empêche qu’on s’est habitués… N’empêche que la technique a su accompagner ou magnifier des tas d’œuvres qui nous ont vachement plu. Oui, la bande dessinée s’est énormément diversifiée, et elle est sortie des standards classiques et artisanaux en proposant des œuvres toujours plus originales au niveau du graphisme, du scénario ou de la narration. On s’est adapté, voire on en a redemandé. Au point que le retour à des lectures plus anciennes demande parfois de l’indulgence… Un peu comme quand on est habitué au dynamisme de films et des séries contemporains et qu’on visionne un vieux film qu’alors on trouve lent, mou, voire plein de défauts que ce soit dans les dialogues, dans le rythme ou dans les trucages. Et malheureusement, on se retrouve un peu dans ce cas-là avec Route vers l’enfer : si l’on comprend les intentions que l’auteur a eues, si on ne perd pas de vue que Route vers l’enfer est une "vieille dame", on regarde aujourd’hui – c’est normal – cette BD avec nos yeux du vingt-et-unième siècle. Certains éléments ont bien évidemment gardé toute leur croustillance et leur génie, d’autres moins.
On concevra alors peut-être de la déception ou de l’amertume : la flamboyance d’antan a un poil perdu de son lustre… On n’a pas ri autant qu’on l’avait fait à l’époque… Alors on saluera plutôt le travail de résurrection de cette bande dessinée publiée à partir de 1985 et éditée en album en 1986 : la quête des originaux sur lesquels la main a pu être mise, la reconstruction de planches, la recherche de l’homogénéité du tout… Et ok, on reconnaîtra que c’est du bon travail. Tout comme on appréciera que dans cette version 2022 dont la "première édition" est accompagnée d’un bandeau et préfacée par le réalisateur Michel Hazanavicius (The Artist, The search…) se trouvent après Route vers l’enfe : une autre histoire (plus courte), un cahier rassemblant croquis de préparation, archives et éléments de "making of", ainsi qu’une histoire courte inédite comptant 5 planches qui vient compléter le tout.
Parés pour un bond dans le passé à bord du traîneau du Père Noël ?!? C’est par là !
Bonne lecture !
Par Sylvestre, le 18 novembre 2022
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