Run to heaven
Tome 1
2036 – Les îles du Nord et du Sud d’Arrecquero sont en guerre. Dans ce contexte trouble, une jeune fille, Fee, rêve de liberté et du retour de sa mère, Amirale de la flotte de la guerre. Rêveuse et introvertie, elle aime courir et se décide à participer aux fêtes sportives organisées à l’occasion de la trêve permise par la tenue des Jeux Mondiaux. Mais le conflit meurtrier et ravageur va vite rappeler à la réalité une jeunesse qui désire vivre en paix et en liberté.
Par v-degache, le 1 août 2024
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Notre avis sur Run to heaven #1 – Tome 1
Le mangaka français Toan place l’intrigue du tome 1 de Run to heaven en 2036, dans l’archipel fictif d’Arrecquero, déchiré par une guerre entre les îles du Nord et du Sud, dans laquelle interviennent les puissances étrangères. On pense immédiatement aux conflits périphériques de la Guerre froide, qui ont notamment touché la Corée ou le Vietnam, et l’inscription du récit dans un futur proche n’a finalement que peu d’importance.
On suit Fee, jeune fille rêvant de liberté, aimant courir pour s’évader, et vivant chez un père handicapé à qui il ne reste que quelques mois à vivre, ce que l’adolescente ne sait pas. Quant à sa mère, elle est amirale de la flotte de la guerre, et Fee espère chaque jour son retour. La tenue des Jeux Mondiaux fait espérer une trêve pour les habitants d’Arrecquero, et une fête du sport est ainsi organisée, au cours de laquelle Fee peut se révéler, mais le retour temporaire de sa mère vient bouleverser son quotidien.
Ce premier tome est particulièrement convaincant, de nombreux enjeux s’entrecroisant dans ce début de saga. La jeune Fee est tout de suite attachante, la personnalité et le passé de ses parents interrogent. Une certaine marginalité, sans toutefois vivre coupée des autres, couplée à cette envie irrésistible de courir, donnent un cocktail détonnant, relevant de l’intime, mais basculant aussi dans le dépassement de soi, à travers sa pratique sportive. Le contexte politique tendu, et cette guerre qui plane sur des îles où le calme semble pourtant régner, donne aussi une teinte toute particulière à l’intrigue.
Quant au dessin de Toan, s’il reste dans un style manga (Ankama conserve d’ailleurs le sens de lecture japonais), on sent l’influence de la franco-belge dans le travail accordé au crayonné et à l’encrage, et cela permet de donner davantage de profondeur et de puissance graphique à ce premier tome !
Run to heaven est une belle découverte, prometteuse, au potentiel narratif important ! On attend désormais avec impatience la suite des aventures de Fee !
Par V. DEGACHE, le 1 août 2024