S.E.N.S
Un homme à la valise entre par une porte dont la sérrure a une forme de flèche : bienvenue au coeur de l’absurde dans le nouveau récit de Marc-Antoine Mathieu.
Par melville, le 26 novembre 2014
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
9782756053615
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Notre avis sur S.E.N.S
Chez Acquefacques les noirs tranchent avec les blancs, chez Acquefacques la place manque et le verbe est présent. Chez Julius Corentin Acquefacques prisonnier des rêves on est dans un monde clos où bien que tout semble possible l’oppression est de mise, on est dans un monde où bien que parfois nébuleuse une histoire s’écrit sous nos yeux. Avec S.E.N.S Marc-Antoine Mathieu semble faire comme une pause pour explorer autre chose. Mais au final S.E.N.S est plus un pas de côté qu’un véritable négatif de sa « série principale ». Comme dans 3 secondes le récit est à sens unique mais non linéaire, mais à l’inverse de 3 secondes qui remontait le temps, S.E.N.S suit au contraire son cours. En auteur formaliste qu’il est Marc-Antoine Mathieu aime à tordre, détordre et retordre une idée qu’il transforme en concepts et pourtant cela ne parait pas vain : à coup sûr le talent.
Malgré son nom de bande dessinée, rare sont les cases où le dessin assure seul la narration. Trop souvent des dialogues ou des voix off inondent les récits dans une hémorragie verbale. Certains auteurs (on pense notamment à Chabouté) savent allier le texte et des moments de respiration où l’illustration parle d’elle-même. Plus radical dans la forme, Marc-Antoine Mathieu gomme les mots. Pas de son dans 3 secondes car on suivait le trajet d’un rayon lumineux. Pas de mots dans S.E.N.S mais des sons peut-être. Au lecteur de les imaginer. S.E.N.S n’est pas une bande dessinée muette, mais un album où le personnage principal ne parle pas car il est seul. On imagine qu’il pourrait parler mais qu’il n’en ressent pas le besoin. Ce qui est formidable c’est que l’auteur fait confiance aux lecteurs. Pas de mots dans S.E.N.S ? ce n’est pas tout à fait exact, pas de parole aurais-je dû dire. Car des mots il y en a, cryptés, certes, mais tout de même déchiffrables !
On commence la lecture dans l’immensité noire, on franchie une porte pour se retrouver perdu dans un désert blanc. Suivre les flèches indique le sens ou plus précisément la direction, mais alors où est le sens ? Tragique, mélancolique ou sereine la perception de l’issue de ce récit dépend de la sensibilité de chacun, mais un point met tout le monde d’accord : quelque soit la fin, le parcours est palpitant.
Par melville, le 26 novembre 2014
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