S.

S. est un récit de souvenirs. Des souvenirs de lui et son père, Sergio, mais aussi des souvenirs d’histoires racontées par son père. Oui, S. aimait raconter des histoires, tant joyeuses et drôles que profondément graves, comme pour ne pas épargner son fils de l’horreur de l’Histoire. Il sera donc surtout question d’anecdotes autour de bombardements, de soldats nazis, de champion de boxe, ou même d’une nuit passée sur une plage avec son cousin, abandonnés par les parents car ils venaient se se faire embarquer par des militaires…

Par Placido, le 23 juillet 2014

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Notre avis sur S.

Gipi est un foutu brouilleur de piste. Sur le plan narratif, visuel et littéraire, cet auteur ne recule pas devant l’expérimentation douce de nouveaux schémas de narration en bande-dessinée.

Il use allègrement de flash-back, apportant les informations de l’histoire au compte-goutte, distillant son récit façon puzzle. On finit par s’y retrouver à la fin, mais la lecture demande de l’attention. On observe, on se questionne, on attend quelque chose. Cela permet de garder une certaine tension dramatique tout au long du livre.
L’attention est aussi requise pour la lecture. La voix-off est répétitive, il y a sans arrêt des détours dans les phrases, dans les nominations des personnages. Cela créé un rythme bien précis. Gipi exécute un gros travail sur la forme du texte, toujours dans ce but de dramatiser un peu plus l’histoire.

Certes, il ne faut pas s’attendre à une lecture décontractée, mais j’aurais beaucoup de mal à déconseiller une BD qui transmet autant d’émotions et qui nous plonge dans une ambiance particulière (c’est à dire qu’on n’est réellement pas habitué à lire cela en BD), uniquement grâce à son auteur et ses qualités narratives.

S. est initialement paru en 2006 aux éditions Vertige Graphic. Cette réédition chez Futuropolis est la première d’une belle série.

Par Placido, le 23 juillet 2014

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