SAGES COMME UNE IMAGE
Sages comme une image

L’histoire commence comme dans un conte merveilleux: "Jordan et Dion habitent dans un immense château". En réalité, les deux jeunes garçons, deux frères, suite à un événement familial dramatique ,se retrouvent confiés par un juge pour enfants à un foyer d’accueil.
De leur histoire, on ne saura volontairement pas grand-chose, si ce n’est que la cellule familiale a éclaté suite au départ du papa et au suicide de la maman. Une situation crédible et courante que la vie est capable d’infliger à n’importe quel foyer, ces deux enfants vont se retrouver dans un monde où ils devront cohabiter avec d’autres jeunes placés pour des motifs très variés et où la responsabilité familiale et l’amour des parents sont transférés à des … référents .

Par olivier, le 27 décembre 2009

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Notre avis sur SAGES COMME UNE IMAGE # – Sages comme une image

Entre conte et récit réaliste, Théa Rojzman construit un récit tout en finesse, et le regard qu’elle porte sur l’univers des foyers de placement et surtout sur le ressenti de ces deux jeunes enfants est plus qu’inspiré du vécu, les points de vue réalistes, le vocabulaire ont des accents de vérité qui ne s’inventent pas.
Il y a dans la vision des faits de l’auteur un réel sens de l’observation du comportement des enfants qui vivent et des adultes qui travaillent dans ces établissements d’accueil. C’est un récit qui vient de l’intérieur, presque une autobiographie multiple comme si elle avait été tous ces personnages tant ils sont justes dans le ton.
Ce conte est un témoignage poignant sur un univers dur, où la férocité des enfants, la violence gratuite, sourde et malsaine font partie du quotidien. Face à cette réalité, pour se défendre, Dion et Jordan vont s’inventer un vocabulaire, un langage bien à eux et incompréhensible de leur entourage qui va leur permettre de se démarquer des autres dont ils sont les souffres douleur. Mais ce qui n’est pas intelligible fait peur et on peut se demander jusqu’où les deux frères iront pour échapper à ce monde.
Iront-ils jusqu’au bout de leur fuite, jusqu’au suicide, où bien rencontreront-ils quelqu’un qui saura leur redonner confiance en eux-mêmes, les ramener vers la réalité, vers la vie ?
Tout le développement du récit laisse supposer une fin tragique, mais je ne peux rien vous en dévoiler, ce serai rompre le charme de cet album qui se révèle d’un incroyable optimisme.
Le graphisme de Théa Rojzman, tout comme son découpage d’ailleurs, est plus proche du conte pour enfants que du traditionnel 48 pages franco-belge. Surprenant au départ, il offre au récit un espace et une richesse où s’épanouissent les mots et les émotions.
Un album inclassable, plein de sensibilité, attachant et expressif qui porte un regard plein de pudeur sur ces enfants blessés par la vie.

Par Olivier, le 27 décembre 2009

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