SALAMMBO
CARTHAGE

Ce tome, apogée de Salammbô, se lit avec une ardeur fiévreuse, et se relit avec la minutie d’un philatéliste. Dans un premier temps on se laisse porter par le souffle lyrique, le scénario de Flaubert superbement découpé sur lequel s’intercale des fresques de batailles et des personnages sentencieux, sans parler de cette fantomatique apparition : Salammbô en photographie, comme une prise sur le réel, comme si Druillet se mettait à croire que la beauté photographique pouvait représenter la beauté absolue…
Et dans un second temps on revient encore et encore sur chaque image, sur Matho devenu personnage-pretexte mais toujours aussi charismatique, sur ces scènes de batailles fouillées où chaque centimètre carré de dessin révèle une tranche de guerre.
L’alliance de la puissance narrative et de l’exaltation graphique font de ce tome une référence, à lire et relire indéfiniment, avec cette réserve habituelle : « si toutefois Druillet vous est accessible ». Cette série devrait achever de vous convaincre de consentir les efforts nécessaires…

Par TITO, le 30 mars 2003