SALVATORE
Transport amoureux
Amandine est une cochonne myope, enceinte de 12 petits porcelets, qui se retrouve sur les routes de Savoie pour aller faire réparer son véhicule chez Salvatore, un chien garagiste de génie qui vit isolé dans les montagnes.
Mais Salvatore profite des voitures de se clients pour récupérer les pièces mécaniques qui lui manquent afin de construire le fabuleux engin qui lui permettra de retrouver la belle Julie qui vit en Amérique du Sud !
Par fredgri, le 1 janvier 2001
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ISBN :
2800136251
2 avis sur SALVATORE #1 – Transport amoureux
Comme à son habitude, Nicolas de Crecy nous dépeint un univers complètement décalé ou chaque personnage ne semble obéir qu’à sa propre logique. On retrouve donc ce ton si particulier qu’il y avait dans les « Bibendum celeste », dans les « Monsieur fruit », un ton faussement naïf avec des êtres qui ne cherchent plus à se mêler aux autres. Plutôt suivre sa voie sans se soucier du regard des autres.
Nicolas de Crecy est donc un amoureux de la marginalité, cette essence qui permet d’aller jusqu’au fond des choses, qui entraîne les personnages dans une suite de situations toutes aussi loufoques les unes que les autres, qui permet surtout de sortir de ces modèles de référence, les héros, les scènes qui nous « parlent » tout de suite, etc. ! Ses « héros » sont des êtres solitaires qui évoluent suivant leur propre logique, Salvatore est amoureux et, puisqu’il n’a pas les moyens, il décide de construire lui même l’engin qui lui permettra de retrouver sa belle, pour cela il décide de devenir un garagiste de génie, normal ! Amandine est myope, mais ça ne l’empêche pas de conduire, même si elle est un véritable danger public car elle ne distingue même pas la route !
En lisant un album de De Crecy on ne se pose pas la question de la crédibilité, à aucun moment, on entre tout simplement, tout est tellement « savoureux », on est aux côtés de ses personnages, on leur prend la main et on les suit, silencieusement, plein de générosité !
L’autre énorme particularité de cet auteur c’est son graphisme, un trait tremblant, plus proche du croquis, très vif et sur de lui. cela rajoute au côté irréel de l’ensemble, les décors, les véhicules, les protagonistes, rien n’est précis ! Finalement peut-être est on comme Amandine, victime d’une sorte de myopie qui permet de transcender les images, d’aller au delà de leur limite pour se laisser guider sans rien dire.
« Salvatore » est donc une série de Dupuis Expresso, depuis son « Prosopopus » de Crecy semble vouloir se rapprocher d’un public plus large et finalement je trouve que le résultat est très probant, une sorte de passerelle entre un travail d’auteur intègre et une lecture très ouverte. que demander de plus ?
Salvatore continue ses bricolages, Amandine regarde ses petits porcelets sous la couveuse, vivement la suite, j’ai déjà hâte !
Par FredGri, le 22 décembre 2004
De Crecy devient accessible pour moi…
Car à vrai dire, à la lecture du Bibendum Celeste, je dois avoir que j’avais quelques difficultés à accrocher à son style. Non pas que ce qu’il fasse soit laid, bien au contraire, c’est plutôt étrange et envoûtant, mais je n’accrochais pas tout à fait. Désormais, cela devient plus accessible, plus « grand public » pourrait-on dire, avec quand même cette parcelle de décalage propre aux bandes dessinées de De Crecy. Mais comme le dit très justement Fred avant moi, on ne se pose pas tellement la question d’une quelconque validité du récit. On entre dedans comme dans un conte et on savoure simplement le récit, séduit aussi bien par un dessin plus facile d’accès, que par une histoire peut-être à mon goût moins opaque que pour le Bibendum Celeste. Peut-être que Monsieur Fruit est plus facile, mais je ne saurais vous en dire plus, étant incompétent car ne l’ayant pas lu…
Toujours est-il que les aventures de Salvatore, Amandine, et les autres personnages, m’ont emmenés dans un voyage bien agréable, à l’aide du trait un peu « tremblé » de De Crecy, et des couleurs superbes de Ruby, qui m’ont bien aidées à entrer dans un récit certes décalé, mais très agréable…
Par Siam l'Archiviste, le 6 janvier 2005