SANDMAN
Volume 3

(The Sandman 29 à 39 + Sandman Midnight Theatre + Vertigo Winter Edge 1)
Plusieurs histoires dans ce troisième volume…
"Thermidor" qui amène Morpheus a contacter Johanna Constantine afin qu’elle l’aide à récupérer la tête de son fils Orpheus !
"August" qui nous présente l’empereur romain Augustus, amené à passer une journée par an, en simple mendiant dans les rues de Rome
"Three Septembers and a January"/"Trois septembres et un janvier" Morpheus accepte de faire un pari avec sa soeur Désespoir, il doit absolument essayer de tirer un homme de son mal-être…
"A game of you"/"Un jeu de soi", une jeune fille surnommée Barbie se rend compte un jour que dans ses rêves se trouve sa vie passée, en tant que princesse Barbara, au "pays". Grâce à un médaillon semble-t il magique elle retourne au pays des rêves pour tenter de stopper le machiavélique Coucou…
"The Hunt"/"La chasse", une étrange histoire racontée par un grand-père à sa petite fille…
"Soft Places"/"Zone floues", ou les errances du jeune Marco Polo, perdu dans le désert…
"Sandman Mystery Theatre"/"Le théâtre de Minuit" nous ramène sur les traces de Wesley Dodds, dit "Sandman", qui enquête après la mort d’un de ses amis. La piste le mène en Angleterre, et plus particulièrement sur les traces d’une confrérie occulte qui retient Morphéus dans sa cave !!!
"The flowers of romance"/"Les fleurs de l’amour" Ou le souvenir d’un faune vieillissant…

Par fredgri, le 15 décembre 2013

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Notre avis sur SANDMAN #3 – Volume 3

C’est étrange de se replonger dans un tel volume, retrouver le Sandman et l’écriture si précise de Neil Gaiman. Du bonheur !
D’autant qu’ici nous avons droit à un excellent contenu. Qu’il s’agisse du principal arc "A game of you" ou même du sublime GN "Sandman Midnight Theatre" tout est là pour s’immerger dans l’un des meilleurs univers jamais créés en BD.
On peut juste lui reprocher une tendance au sérieux, que ça manque de légèreté… Mais ce ton solennel est aussi la marque d’une réelle exigence d’une part et d’une incroyable subtilité qui tend vers la poésie, vers la délicatesse. D’autant que Gaiman construit progressivement un univers qui se nourrit de contes, d’histoires racontées au coin d’un feu. Morpheus est un personnage atemporel, qui existe à toutes les époques, qui a influencé mille et un artistes, qui a hanté les rêves des rois. Ce volume se dévore donc comme on déguste doucement un bon gâteau tout en finesse.

Gaiman a d’ailleurs tendance à sortir son personnage du centre de l’histoire, ne le faisant apparaître que brièvement, laissant ainsi beaucoup plus la place aux autres, aux rêveurs !
Ainsi, dans "Thermidor" l’histoire suit Johanna Constantine, une ancêtre de John. On a un peu de mal à saisir les tenants et aboutissants, Gaiman digresse, noie le poisson, comme dans "August" ou finalement Sandman n’apparaît que très peu, au détour d’un rêve prémonitoire ! Dans "Three Septembers and a January", le propos est la aussi quelque peu obscure, un pari avec sa soeur, le prétexte pour discourir sur l’homme, ses ambitions… Dans "The Hunt" et "Flowers of Romance" il est bien plus question de sentiments et de destinées, tandis que "A Game of You" nous entraîne dans les méandres imaginaires d’une jeune fille dont les rêves sont pollués par une créature qui se fait appeler le Coucou…

"A Game of you" reste en soi un sublime arc qui démontre bien que la série dépasse largement la présence elle même de Morpheus, ce dernier n’apparaissant que brièvement à la fin, comme une sorte de Deus ex Machina. Tout le reste se concentre sur l’introspection de Barbie, sur cette découverte du monde de ses rêves. L’écriture est une nouvelle fois magnifique et d’une extrême subtilité et le monde qui s’étale devant nous est d’une grande richesse. Il rappelle sous certains angles celui d’Alice, mais en version adulte (c’est d’ailleurs intéressant de lire cette histoire et de faire un léger parallèle avec le "Alice in wonderland" de Burton !!!). Au graphisme on retrouve McManus et Doran, deux artistes alors en pleine forme, qui rendent une copie parfaite !
Cet arc représente tout ce qui me plaît dans cette série. On y trouve des textes aux sonorités très littéraires, jouant habilement sur les ellipses, les formules évocatrices, les sonorités, le tout allié à une narration très équilibrée et passionnante. De plus, Gaiman soulève aussi des idées intéressantes, sur le rêve, sur notre imagination et ce besoin de la nourrir avec notre vécu.

Ensuite, on a droit à ce que j’estime personnellement un chef d’oeuvre, le "Sandman Midnight Theatre", soit une sorte de Team-up entre le Sandman des années 20/30 et Morpheus. Bon, concrètement il s’agit bien plus d’une aventure de Dodds que du maître des rêves qui n’intervient pratiquement pas. Disons qu’on a droit, ici, à une prequel à la série, le numéro un de Sandman étant une suite directe au GN !
Alors le scénario est très très bien mené, mêlant des éléments propres à la série "Sandman Mistery Theatre" tout en glissant petit à petit vers une ambiance plus fantastique et énigmatique qui trouve son apothéose avec l’apparition de Morpheus. Mais tout cela est transcendé par l’extraordinaire graphisme de Teddy Kristiansen qui livre des planches incroyablement belles, évocatrices de brumes, d’ombres qui glissent deçi delà, de visages terreux… On en viendrait presque à oublier les textes pour se perdre dans ces magnifiques cases !

Un très beau volume donc, magnifié par un dossier final qui regroupe les notes de Gaiman sur les histoires présentées, un entretien avec le scénariste, une galerie de couvertures, des croquis, des story-boards etc.
Indispensable !

Vous voulez découvrir cette série culte, alors n’hésitez plus et sautez sur l’occasion avec ces incroyables volumes édités par Urban !

Un must !

Par FredGri, le 15 décembre 2013

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