Sang neuf

Au tout début 2020, alors que la terre est envahie par un virus, Jean-Christophe CHAUZY découvre que son corps est atteint d’une maladie du sang rare et très grave: une myélofibrose. Seule une greffe de moelle osseuse pourrait le sauver, mais il faut trouver un donneur.
De notre coté, nous voila confinés, Jean-Christophe est lui aussi confiné, mais.. en chambre stérile !

Par aub, le 21 février 2024

Notre avis sur Sang neuf

Il y a des albums qui, dès les premières pages, nous happent et ne nous lâchent plus. Celui ci en fait parti. Les 250 pages se dévorent d’un bout en bout, d’une traite. Impossible de le lâcher avant d’en avoir tourné la dernière page.

Mais qu’est ce qui nous tient en haleine comme ça, du début à la fin ? Certainement un peu de voyeurisme, voulant connaitre la vie de cet auteur et nous rassurer en se disant que nous avons de la chance de ne pas vivre ce qu’il a vécu…
Mais il y a aussi et surtout un très grand talent de narration dans l’histoire. Certes, tout est cousu de fil blanc, on imagine très bien la fin de l’histoire, heureuse, puisque l’auteur est là pour nous raconter son expérience de vie suspendue. Et quel morceau de vie, ou tout s’arrête, du jour au lendemain, il ne côtoie que des médecins, infirmières, spécialistes, vocabulaire médical, murs blanc, tuyaux de perfusion… et surtout LA PEUR.
Jean-Christophe CHAUZY se met à nu, il nous raconte avec finesse et sans être larmoyant, ses craintes et ses pensées les plus sombres comme les plus gaies (qui sont quand même plus rares). Pas une seule fois l’auteur nous demande d’avoir pitié de lui, pas une seule fois il essaye de nous attendrir ou de nous attrister, il veut tout simplement nous raconter son confinement à lui.

Il réussit avec brio a nous faire prendre du recul sur nos vies et notre nombrilisme égoïste. Pendant que nous nous larmoyons sur notre sort de confiné, il se battait contre cette maladie très rare et très grave. De quoi nous faire prendre du recul, de quoi nous ouvrir les yeux.
Mais rassurez vous aussi, l’album est rempli d’humour, d’auto-dérision et parfois un sourire pointe le bord de nos lèvres lors de la lecture.

Du coté des illustrations, Jean-Christophe nous offre un album en noir et blanc ou quelques illustrations sont rouges. Rouge comme le sang neuf qui maintenant sillonne les veines et les artères de son grand corps.

Évidemment, à la lecture de l’album on pense à « A coeur ouvert » de Nicolas Kéramidas, des albums similaires, traitant les maladies avec une approche identique, tout en étant malgré tout assez différents.

Cet album ne vous laissera pas indifférent. Il est d’une puissance indéniable sur l’envie de se battre contre la maladie, contre la mort… pour la vie. Un très bel hommage aux soignants et aux donneurs…

Par AUB, le 20 février 2024

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