Sans cheveux

Lorsque Tereza commence à perdre ses cheveux, sans autre signe de maladie apparente, elle ne se doute pas que toute sa vie va se trouver bouleversée.

Nous allons la suivre pendant un an, une année de doutes, de questions, de moral en berne et de crises de rire car les cheveux représentent notre rapport au monde, l’image que l’on envoie aux autres

c’est pour Téréza le début d’un long chemin qu’elle nous invite à suivre avec elle.

Par olivier, le 11 février 2024

Notre avis sur Sans cheveux

Ah les cheveux, vraie source de souci quand on en a et que l’on veut les domestiquer. Combien de fois n’avons nous pas dit ou entendu « Je ne ressemble à rien ! » devant un miroir.

Aussi, lorsque Tereza s’aperçoit qu’il y a de plus en plus de cheveux sur sa brosse, que ses tempes s’éclaircissent à une vitesse alarmante, l’inquiétude se fait de plus en plus grande. elle cache ses tempes qui se dégarnissent, foulard, turban ou chapeau sont convoqués pour dissimuler cet inquiétant bouleversement.

Puis, seconde étape, un rendez vous à la clinique du cheveu. La première identification de cette perte est posée : Pelade ou pour utiliser le terme exact : Alopécie. Un nom scientifique, médical et froid que les médecins posent en diagnostic sur une maladie auto-immune.

L’exemple récent le plus médiatique est Edouard Philippe, ancien premier ministre et actuel Maire du Havre qui a du expliquer sa transformation physique.

Si, pour un homme, le regard est surpris, étonné, pour une femme, quand on ne s’appelle pas Sinéad O’Connor, le regard des autres peut être terrible à supporter.

Alors vient l’interrogation du port d’une perruque. Car, au-delà du propre regard que l’on a sur son corps, sur sa féminité, sur sa personnalité, le sentiment de ne plus trouver sa place dans la collectivité peut être angoissante.

Puis vient le temps de la recherche d’un remède, d’une solution thérapeutique quand la médecine n’a pas de réelle solution. Avis contradictoires, peu fiables et qui semblent parfois relever de l’amateurisme car personne ne sait comment soigner l’alopécie ni même si elle se soigne.

Car une fois le diagnostique posé, comme pour toute maladie, la question est de savoir pourquoi cette alopécie est survenue et surtout si et comment on peut la soigner.

Le récit est traité avec humour et sensibilité, aucun misérabilisme dans cet album, bien au contraire. Nous suivons Tereza durant la première année où elle s’interroge sur elle, sur l’importance du regard des autres, l’incompréhension ou parfois le rejet. Quel accompagnement peut on trouver auprès de ses amis, de sa famille, quid des relations amoureuses?

L’album tout en bichromie, dessiné par Štepánka Jislová, donne forme aux souvenirs évoqués par Téréza. Le trait épuré va à l’essentiel et l’émotion plane toujours au détour d’un éclat de rire.

Les deux auteurs nous offrent a lire un album de sensibilisation parfaitement équilibré, drôle, délicat, d’une grande finesse dans la compréhension des rapports humains et qui apporte à ceux qui sont atteints de cette maladie la perspective de pouvoir l’apprivoiser.

Par Olivier, le 11 février 2024

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