Sans Sang

Gurre, Salinas et Tito sont venus de loin pour revoir Roca. Reclus dans une maisonnette perdue dans le désert ce dernier les attend. Mais la visite n’a rien d’amicale.
A l’aube de la dictature franquiste issue des quatre années de guerre civile qui divisèrent l’Espagne en deux camps ennemis, eux sont nationalistes, lui est républicain. Tout trois sont venus se venger et finir le travail de purge de ceux qu’ils considèrent comme des assassins et des traitres gauchistes.
Peu de temps avant leur arrivée, Roca ordonne à son fils de fuir et enjoint sa fille à se cacher au sous-sol et à ne sortir sous aucun prétexte. Secrètement épargnée par le plus jeune des hommes, Nina est la seule survivante de cette exécution sommaire. Bien des années plus tard, Nina et lui se retrouve au cours d’un étrange face-à-face où elle se souvient et raconte ceux qui firent couler le sang de son sang.

Par Anaïs, le 17 avril 2015

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Notre avis sur Sans Sang

Adapté d’un roman de l’écrivain et dramaturge contemporain Alessandro Baricco, ce one-shot noue et dénoue à la manière d’une pièce de théâtre cette intrigue à la fois historique et familiale.

Découpé en trois parties, l’histoire s’organise en Actes distincts mais irrémédiablement imbriqués. A la manière d’une enquête, mêlant politique, idéologie et drame personnel, les auteurs reviennent de façon linéaire sur l’assassinat du père de Nina comme point de départ traumatisant et fondateur de la suite des événements avant de le réexaminer, quelques dizaines d’années plus tard, au travers des récits croisés de Nina et Tito dont il a bouleversé la vie.
Le dessin au crayon donne l’impression de tenir en main à chaque page des photos anciennes, plongeant ainsi le lecteur dans l’intimité de ce thriller historique classique mais bien ficelé.

Seul le titre « Sans Sang » semble énigmatique, voire presque un contre-sens, tant ce fluide rouge est présent, visuellement comme symboliquement. Bien qu’orpheline, c’est justement parce que son père et son frère ne sont plus, que le sang des siens a coulé tragiquement à en tâcher définitivement sa mémoire et à en modeler sa vie que Nina ne sera jamais « Sans Sang », dans son souvenir comme dans les actes qui guidèrent sa vie.

Par Anaïs, le 17 avril 2015

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