SANTIAG
De l'autre côté du Rio

Le fantomatique Santiag est toujours à la recherche d’Orlando, celui qui a trouvé le moyen de transiter d’un monde à l’autre. Après avoir éliminé Chet, l’un de ses poursuivants déviants, il s’accommode de la présence de la belle Aki et lui propose de franchir le pas du monde des vivants grâce à celui qu’il recherche. Toutefois, le mystère qui se dégage de sa personne intéresse particulièrement d’autres individus tel le détective et son jeune client qui, après avoir passé à tabac Chamaro le policier indien, vont chercher à remuer le passé de Santiag.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur SANTIAG #4 – De l’autre côté du Rio

Forte d’un nombre impressionnant de séries, la collection Grafica a pour but de mettre en évidence des récits originaux dans lesquels la beauté des graphiques, la force d’esprit et le fantastique se mêlent onctueusement pour former une pâte délicieuse que tout un chacun pourra savourer sans limitation. A ce titre, Santiag fait partie de ces ouvrages qui vous intriguent, vous prennent à la gorge grâce à la teneur de leur histoire, à la fois poétique et irréelle, belle et déconcertante.

Santiag apparaît dans cet opus plus déterminé que jamais à poursuivre la mission qui lui a été confiée par Chaco, le vieil indien. Trouver Orlando, cet individu capable de jongler entre la vie et la mort, devient une sinécure pour cet ancien agent fédéral mort-vivant. Grâce à cette quête, il va pouvoir trouver l’occasion de se remettre en contact avec sa famille qu’il a été obligé d’abandonner précipitamment.

Cette aventure extraordinaire qui se déroule dans un pays surchauffé est on ne peut plus prenante par ce côté fantastique inspiré par des coutumes indiennes. Le couple antagoniste formé pour la circonstance par Santiag et la belle Aki et la rencontre avec Orlando nous réservent bien du suspens. Les morts côtoient les vivants sans se voir sauf quand ces derniers sont à l’aube de faire le grand saut. Par ailleurs, l’histoire a pris un tournant émotionnel quant à la décision pour Santiag d’enfreindre les règles qui lui ont été imposées par Chaco et à l’intérêt que suscite une photo sur laquelle le mort-vivant apparaît contre toute attente.

Afin d’appesantir la traque sur l’ancien agent, Jean Dufaux fait revenir un ancien détracteur de celui-ci qui nous promet, sans nul doute, un affrontement démoniaque.

Renaud travaille dans une régularité de métronome, produisant des personnages dont l’apparence ne varie pas d’un iota, d’un album à l’autre. Son trait est maîtrisé, son geste assuré. Dans la précision qui le définit, il se plait à "croquer" la gente féminine irradiant de beauté telle la brune Aki ou la blonde Jones. On adhère totalement à ces vastes paysages désertiques ponctués de vieilles baraques isolées et à moitié détruites tout comme ses intérieurs démesurés d’habitation ou de bar américains. La colorisation est également appréciable et sert au mieux les dessins. Le rouge vif en fait partie et crève excessivement les vignettes.

Alors, Santiag arrivera-t-il à passer de l’autre côté du Rio ? Mmmh ! La tache est loin d’être aisée car le gardien de la nuit veille. Tous à vos gris-gris !

Par Phibes, le 25 mars 2008

Publicité