Sara

1942. La situation reste délicate pour les Russes face à l’invasion nazie. Mais ils disposent maintenant de certains atouts, dont ils savent vanter les exploits dans les journaux de propagandes, notamment la troupe féminine de tireurs d’élite dont fait partie Sara. Cette dernière est déjà une légende tant elle a abattu d’Allemands. Mais, malgré sa motivation, elle est aussi lucide sur les méthodes de son propre camp. Ses tourments n’en sont que plus grands.

Par legoffe, le 9 décembre 2020

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Notre avis sur Sara

J’avais déjà lu Histoires de Guerre de Gath Ennis et j’avais trouvé l’auteur de The Boys très bon dans ce registre. Il développe, cette fois, l’histoire de soldats soviétiques.

L’efficacité est à nouveau au rendez-vous ! Ennis parvient à instaurer une ambiance particulièrement pesante. L’ennemi rôde en permanence. Il peut s’agir des soldats ou des chars allemands, des snipers nazis, mais aussi du NKVD, sans oublier les propres faiblesses ou erreurs des différents acteurs, des faiblesses qui peuvent vite coûter la vie sur le terrain. Nous avons vraiment l’impression d’être au coeur de l’équipe de Sara, le réalisme est saisissant.

L’auteur a bien soigné ses personnages. L’héroïne s’exprime sur ses motivations, ses doutes. Certes, elle le fait avec parcimonie (il est toujours dangereux de trop s’épancher quand on combat pour un régime totalitaire), mais aussi avec une grande sincérité.

Et si Ennis met surtout en avant Sara, il ne néglige pas pour autant ses collègues. On en apprend plus sur leurs stratégies ou leurs approches face à l’adversaire. C’est très intéressant. Surtout, ce livre réussit une sacrée prouesse en déroulant un récit de guerre féminin dans un conflit où les hommes, malgré tout, ont représenté l’essentiel des troupes engagées.

Pour ne rien gâcher, l’auteur a pris le chemin des forêts russes en compagnie d’un excellent dessinateur, Steve Epting, connu notamment pour son travail dans Captain America. Il livre des scènes extrêmement réalistes. Les dessins ont du caractère et du relief. Tout est là pour plonger le lecteur dans l’histoire, jusqu’à l’air expiré par les soldats, visible dans le rude hiver.

Un très bon récit de guerre, qui montre toute la noirceur et tout le cynisme de la guerre, sans jamais oublier l’humain(e) plongé(e) dans la tourmente.

Par Legoffe, le 9 décembre 2020

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