SARAH
Les Enfants de Salamanca

La série Sarah a été initialement publiée chez Dupuis. Les 2 premiers tomes n’avaient hélas pas eu de suite. Pour notre plus grand bonheur de lecteur, se sont les Humanoïdes Associés qui ont fait le choix de republier les 2 premiers tomes de cette série afin de la compléter.

Pour moi chaque album signé de Christophe Bec est attendu avec impatience et aura inévitablement une place de choix dans ma bibliothèque.

Le talent de scénariste de Christophe Bec est indéniable, et c’est dans ce genre de récit qu’il excelle.
Dans cette histoire, ce qui est formidablement bien amenée c’est le suspense et la tension. Dès la troisième page, nous savons que nous allons avoir à faire à un monstre mystérieux et terriblement cruel. Les pages suivantes nous posent le décor, puis les personnages. Les lieux sont un peu terrifiants, malsains pour certains endroits et les habitants très peu avenants. Rien de bien idyllique pour nos deux protagonistes principaux arrivant dans cette région.

Lors de la lecture, j’ai été très rapidement plongé dans l’histoire. Le plus fascinant est le rythme auquel j’ai lu l’album. Certaines séries de pages défilant très vite, car sans texte, et avec un découpage et des scènes très rythmées faisant accélérer la lecture. D’autres pages, au contraire, demandent d’être plus attentif et moins rapide, permettant au lecteur de se reposer, et d’augmenter le suspense. Certaines scènes sont lourdes, pesantes…
Christophe sait faire monter la pression, tous les ingrédients d’une bonne histoire d’horreur sont réunis : la jeune femme sous la douche, la vieille maison, les voisins terribles, une hache, une cave bien sombre… Mais la différence avec tout ce qu’on a pu déjà lire ou voir, c’est le talent de narration de Christophe BEC, qui grâce à un découpage précis et subtil de l’histoire, arrive à nous tenir en haleine tout au long des 64 pages de ce premier tome.
Stefano Raffaele au dessin, voilà encore un homme de talent au rendez-vous. Nous avions déjà rencontré ce couple d’auteurs avec Pandemonium chez Les Humanos en février 2007. Leur travail, déjà très réussi à l’époque, s’exprime encore dans cette nouvelle série. Le trait clair, net et précis de Stefano correspond à merveille aux thèmes de cette histoire. Le dynamisme et le réalisme de son dessin font de l’album un plaisir des yeux. A cela, rajoutez les couleurs de Bertrand Denoulet, et vous avez un ensemble très homogène.

Cette Bande Dessinée, à classer dans les grandes œuvres de la BD d’horreur, est une très grande réussite que je ne peux que vous conseiller d’acheter au plus vite.

Par AUB, le 2 mai 2013