SAWAKO
Tome 1

Kana nous propose un nouveau shojo qui s’inscrit dans la veine la plus classique du genre. Cela se ressent dans le style graphique, très fin, et dans le scénario qui a, disons le de suite, des airs de déjà vu. Le thème exploité ici est le mal être, la peur de la différence, l’impression de rejet. Ces sentiments sont, effectivement, largement répandus chez les adolescents et il ne serait pas surprenant que beaucoup se retrouvent dans la détresse de Sawako.

L’idée, sans être originale, a donc de quoi accrocher un certain lectorat, d’autant que les personnages sont plutôt attachants, notamment l’héroïne et le séduisant Kazehaya.

Néanmoins, outre le classicisme affiché, le livre souffre aussi d’un scénario beaucoup trop répétitif. Les épisodes se suivent et se ressemblent. Une jeune fille qui doute, l’envie de ressembler à Kazehaya, le sentiment d’être soudain acceptée par d’autres, puis à nouveau le doute, etc. A la longue, cela devient rébarbatif. C’est d’autant plus vrai que, pour ne rien arranger, la peur dégagée par Sawako n’est pas crédible. Difficile, en effet, de croire à cette phobie de ses petites camarades qui, au collège, imaginent encore qu’elle peut parler aux fantômes ou lancer des malédictions.

Voilà donc autant de points qui rendent la lecture ennuyeuse dès la seconde moitié du livre. Cela sera-t-il aussi laborieux par la suite ? L’éditeur tente, en tout cas, d’inciter les lecteurs à acheter le tome 2 avec une annonce accrocheuse, celle de permettre aux lecteurs de savoir quelle est l’origine des rumeurs qui gâchent la vie de Sawako. Espérons donc que la suite soit plus relevée et plus dynamique que ce premier volume, sous peine de vite décourager les fans de shojo qui disposent de suffisamment de choix chez leur libraire pour ne pas s’attarder sur des séries de seconde catégorie.

Par Legoffe, le 18 février 2009