SCHTROUMPFS (LES)
Le schtroumpfissime

Afin de réussir une potion dont lui seul a le secret, le Grand Schtroumpf s’absente momentanément du village afin de récupérer de l’Euphorbe, ingrédient vital sans lequel la réalisation de la recette s’avère impossible.
Son départ créé vite une agitation inhabituelle dans le village des Schtroumpfs. Le grand sage parti, qui va bien pouvoir commander la petite société autarcique?
Afin de pallier rapidement à l’anarchie ambiante, des élections sont organisées, et grâce aux fausses promesses savamment distillées, le Schtroumpfissime arrive au pouvoir et ne tarde pas à instaurer la tyrannie! Les petits êtres bleus vont ils accepter si facilement la mégalomanie de leur monarque?

La première véritable histoire longue des Schtroumpfs publiée en 1965 et réalisée par Peyo et Yvan Delporte est ici commentée par Hugues Dayez, journaliste belge et notamment auteur d’une biographie sur Peyo. Il met en lumière les différents codes employés tout au long du récit, établit des parallèles avec le travail des contemporains de l’auteur, via des témoignages et des publications diverses et variées.

Par Matt, le 16 juillet 2011

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Notre avis sur SCHTROUMPFS (LES) – Le schtroumpfissime

Petits ou grands, rares sont les amateurs de bande dessinée qui ne connaissent pas ces petites créatures bleues que sont les schtroumpfs, nées d’un repas entre Peyo et Franquin à l’occasion d’un passage de salière entre ces deux géants de la bande dessinée franco-belge.

Edité en 1965, le Schtroupfissime est la véritable première histoire longue des Schtroumpfs et se veut la satire efficace et humoristique de la tyrannie, de l’abus de pouvoir, et des fausses promesses électorales.

L’édition un peu particulière de ce récit que nous propose l’éditeur Dupuis est habillement commentée par Hugues Dayez, journaliste belge affûté et passionné de bds. Ce dernier n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il est notamment l’auteur d’une biographie de Peyo, récompensée par le prix Saint Michel de la Presse en 1993.

Hugues Dayez ne s’est pas lancé, contrairement à ce que j’aurais pu croire initialement, dans un décryptage complet de l’oeuvre, dans une analyse de la critique du pouvoir et de ses débordements réalisée par Peyo. Profitant d’un découpage intelligent de l’oeuvre originale (Chaque double page est composée de la même façon, une planche sur la page de droite, et les commentaires sur la page de gauche), il éclaire le récit par des anecdotes, des témoignages d’auteurs ou de proches l’ayant côtoyé, mais aussi par des illustrations d’époques notamment de la prépublication du Schtroupfissime dans les pages du magazine Spirou ou encore des travaux publicitaires qui préfiguraient déjà la schtroupfmania qui résonne encore de nos jours, avec la sortie au cinéma d’un film hollywoodien sur les aventures de ces petits bonshommes bleus.

Au détour des planches qui défilent, les secrets de conception nous sont révélés : En effet, si seul Peyo fût crédité lors de la sortie de l’album, on apprend qu’en réalité, d’autres personnes ont travaillé sur l’histoire, tant sur la colorisation que sur le dessin des décors, ou même le scénario puisque Yvan Delporte à l’époque rédacteur en chef du magazine Spirou a collaboré avec le maître.
Le journaliste ne peut s’empêcher de faire quelques rapprochements avec une autre série de Peyo : Johan et Pirlouit, ou encore avec le travail de contemporains de l’auteur comme Morris, ou bien Franquin, des auteurs qui de nos jours restent encore gravés dans nos mémoires et resteront sans doute à jamais des monstres mythiques de la bande dessinée.

Cette version commentée, riches en témoignages et illustrations, se dote pour l’occasion d’une nouvelle couverture élégante, toute de bleu vétue, variante de la couverture originale, mais également d’un papier de très bonne qualité. Encore une fois, les éditions Dupuis peuvent se vanter d’avoir fait un très bon travail sur cet ouvrage et d’offrir aux lecteurs un très bel album de bande-dessinée, à un prix abordable.

Par Matt, le 16 juillet 2011

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