Seconde chance

Marianne est un membre clé d’une mystérieuse organisation, c’est elle qui exécute les ordres de la haute hiérarchie. Son boulot consiste à tirer sur des gens et elle ne manque jamais sa cible sauf une fois, un 14 février, jour de la Saint-Valentin. Dès lors tout bascule…

Par melville, le 8 juillet 2010

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2 avis sur Seconde chance

La collection KSTR de Casterman a pour volonté de mettre en avant des bandes dessinées à l’esprit rock, libre et audacieux. Et en ce sens Seconde Chance s’inscrit parfaitement dans cette veine.

Antoine Ozanam est une scénariste qui cherche à surprendre, à dérouter son lecteur, à l’emmener sur un terrain auquel il ne s’attendait pas. Dans cet album l’histoire est difficile à résumer sans en dévoiler de trop mais ce que l’on peut dire sans crainte c’est que le scénario est construit avec astuce et ingéniosité. Tout commence comme un thriller classique, une jeune femme tueuse à gage exécute des contrats pour le compte d’une organisation secrète, puis rapidement une dimension fantastique s’immisce dans le récit : et là tout s’emballe. L’histoire décolle d’un coup sans pour autant que l’on perçoive totalement où on va mais une chose est sûre, on y va, et avec un grand plaisir ! Littéralement happé par cet engrenage infernal on est à l’affût des petits détails que l’auteur s’amuse à disperser tout au long de son récit. Et à mesure que l’intrigue progresse on saisie de plus en plus l’ampleur de la conclusion qui nous attend : terrible ! Une fois l’album refermé on se dit qu’Antoine Ozanam est un type génialement fou.
L’histoire est entrecoupée par des courtes scènes de témoignages des différents personnages de l’histoire, ce procédé narratif apporte à la fois de l’originalité et du dynamisme au déroulent du récit. Ponctuant les scènes où l’action ne manque pas, il permet de reprendre son souffle tout en relançant l’histoire.
Ce qui séduit également dans cet album c’est le ton, assez débridé, drôle et respirant bon la liberté : il en est tout simplement jubilatoire. On y trouve un côté de ces « pulpe fictions », de ce petit truc un brin mauvais goût mais pleinement assumé et ici parfaitement dosé et maîtrisé. Le titre Seconde chance prend tout son sens à la fin de l’histoire, la conclusion à quelque chose de doucement démoniaque, j’en souri encore…

Côté dessin on retrouve le tout jeune auteur Renart dont on avait pu apprécier le travail sur sa tout première bande dessinée Base Neptune. Son trait « décomplexé » s’accorde avec aisance au scénario d’Ozanam, j’ai même envie de dire que c’est lui qui offre sa crédibilité à ce facétieux récit. Nerveux et expressif et épaulé par une mise en couleur aux tons chauds il instaure cette atmosphère de légèreté (dans le bon sens du terme), cette volonté de ne pas se prendre au sérieux, d’avant tout se faire plaisir. Renart est un auteur dont j’apprécie vraiment le travail.

Surprenant, cocasse et décalé, Seconde chance est un album qui renferme une certaine inventivité, un regard propres à ses auteurs.

Un must à posséder d’urgence !

Par melville, le 8 juillet 2010

Antoine Ozanam est décidément très prolifique chez KSTR. Après la récente sortie du séduisant L’Amourir, voilà que débarque une nouvelle BD pour le moins originale. Construit comme un documentaire retraçant la vie d’une femme au parcours extraordinaire, le récit, très fluide, est entrecoupé de nombreux témoignages travaillés et teintés d’humour. Cette histoire m’a fait penser au film de Wim Wenders, Les ailes du désir, où un ange (chargé d’insuffler du courage chez les gens malheureux) tombe amoureux d’une mortelle. Mais là où Wim Wenders développait son penchant pour la littérature, nos deux auteurs, eux, laissent exprimer leurs envies d’action et nous offre de belles scènes très stylisées. Et malgré quelques rebondissements plutôt convenus, l’originalité des auteurs arrivent à nous surprendre et nous offrent là un bon moment de lecture.

Par Placido, le 8 juillet 2010

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