Seconds
Katie est une jeune « chef de cuisine » très talentueuse. Elle a monté un premier restaurant, avec des associés, nommé le « Seconds », mais elle souhaiterait désormais en avoir un deuxième ou elle serait réellement la patronne, le « Katie’s ». Petit à petit, elle s’investit moins dans le « Seconds », tandis que les travaux du « Katie’s » traînent en longueur et coutent beaucoup plus cher que prévu…
Une nuit, en plein rêve, elle aperçoit une étrange jeune fille qui semble habiter les murs du « Seconds », elle est montée sur la commode de la chambre de Katie, et lui montre le tiroir du haut. Le lendemain, Katie y découvre un petit coffret dans lequel se trouvent un carnet, un petit champignon et une note qui lui explique que si elle note une erreur qu’elle souhaiterait modifier dans le carnet, qu’elle mange le champignon elle se réveillera avec la réalité réécrite… Katie voit là la possibilité de redéfinir sa relation avec son ex, de parer l’accident qui a blessé sa meilleure serveuse… Mais attention à ce que cela ne devienne pas addictif…
Par fredgri, le 28 octobre 2014
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782205073560
Notre avis sur Seconds
Si le nom de Bryan Lee O’Malley vous dit quelque chose, c’est surtout parce qu’il est le créateur de Scott Pilgrim, cette série à succès qui a été adaptée sur grand écran en 2010. Mais depuis, à part un petit Graphic Novel passé inaperçu en 2005: « Lost at Sea », O’Malley se faisait assez discret. Avec ce nouvel album, paru cette année, l’artiste revient en force à travers un récit bien plus mature et moins foutraque, et franchement on est vite très impressionné, tant par le fond que par la forme.
Seconds nous entraîne dans la vie pleine de doutes et d’indécisions de Katie, une jeune femme moderne qui se voit proposé la possibilité de changer le cours des choses, de réécrire certain moments de son passé. C’est pour elle l’occasion de rectifier tout les petits éléments qui clochent, de remettre en cause ses petites erreurs.
Évidemment, le concept n’est pas hyper nouveau, mais O’Malley se sert de ce procédé pour approfondir la relation que Katie entretient avec son entourage, avec son ex, avec son cuisinier, ses serveuses ou ses associés. Il joue très habilement avec les codes du soap sans pour autant tomber dans un traitement convenu et rébarbatif. L’écriture est donc très vivante et pleine de caractère. Katie interpelle parfois le narrateur, agacée par les libertés qu’il peut prendre dans sa façon de présenter les choses, histoire de rajouter une sorte de recul délectable sur le récit lui même. Et c’est tout ces éléments les uns à la suite des autres, qui rendent cet album très attachant et pertinent !
O’Malley rajoute d’ailleurs une histoire d’esprit qui habite la maison ou se trouve le restaurant « Seconds », ce même esprit qui va parler de cette histoire de champignon, qui va ensuite essayer de faire comprendre à Katie qu’il ne faut pas abuser, qu’il y a des règles à respecter et qui va se rendre compte que quand elle va amener de l’extérieur un petit chaudron pour y cacher ses champignons Katie va progressivement introduire un autre esprit dans le jeu, quitte ensuite à pervertir la situation.
Le ton est donc résolument léger, sans pour autant devenir naïf. O’Malley y glisse de temps à autres des petites tensions qui font peser sur les rectifications de Katie des répercutions qui font souvent déraper la situation, amenant la jeune femme à devoir recommencer la manœuvre. Mais le principal ne réside pas réellement dans ces différentes « corrections », mais plutôt vers ou elles mènent. Car même si Katie a, comme tout un chacun, droit à une seconde chance, elle perd aussi de vue l’importance qu’il y a à assumer ces petites erreurs et à composer avec, au jour le jour. Néanmoins, la morale de cet album est tissée de grosses ficelles qui mènent à une conclusion qu’on voit arriver de très loin, c’est un peu dommage, même si cela ne vient absolument pas gâcher cette lecture, loin de là !
De plus, graphiquement c’est vraiment de l’excellent travail, il faut juste passer sur le fait que tout les personnages donnent l’impression d’avoir 10/12 ans !!! Mais surtout, je reste admiratif des couleurs de Nathan Fairbairn qui rajoute une précision et une netteté aux planches absolument magnifique. Du très très bon boulot !
Un album qui se lit avec beaucoup de plaisir, qui reste tout de même en surface, donnant parfois l’impression d’effleurer le sujet, alors qu’en fait il l’aborde avant tout d’un point de vue intimiste et frais !
Très recommandé !
Par FredGri, le 28 octobre 2014
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