SECRETS : L'ECHARDE
Integrale

Le suicide du père d’Annette et d’Hélène laisse les deux filles et leur mère dans un profond désarroi. Les deux sœurs, étudiantes dans un Paris en proie aux manifestations et à l’agitation de mai 68 vont vivre leur deuil de manière toute différente.
Hélène, exubérante va s’engager dans la révolte étudiante. Annette, d’un naturel plus sage et réservé, est la plus perturbée par cet acte désespéré qu’aucun signe ne laissait présager. Commence alors pour elle un lent travail de recherche qui, de petits détails en rencontres vont l’amener à ouvrir la porte sur un terrible Secret de famille.

Par olivier, le 26 août 2010

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Notre avis sur SECRETS : L’ECHARDE # – Integrale

La réédition en intégrale de cette tragique histoire de famille que Franck Giroud nous raconte à la manière d’un polar savamment construit est une très agréable surprise des éditions Dupuis.
Dans une France plongée dans les turbulences de mai 68, Annette va lentement démêler l’écheveau qui de mensonges en dissimulations a construit l’histoire d’une famille apparemment sans problèmes.
Par petites touches de flashback, Franck Giroud entrouvre une porte sur une vie cachée, tout un pan d’une histoire familiale dissimulée aux petites, par protection, par amour ou peut-être pour une toute autre raison car la psychologie humaine suit parfois des méandres tortueux et obscurs.
Plus on progresse dans la lecture, plus le drame s’intensifie et l’émotion est bien là, dans les réflexions d’Annette, dans l’attitude de sa mère, tendue et froide, acceptant de révéler une vérité pour en dissimuler une autre, plus atroce et plus sordide encore.
Giroud procède par petites touches, construisant son scénario sur deux environnements historiques précis, alternant passé et présent avec des parallèles et des similitudes de situation qui lentement, au même rythme que pour l’héroïne, amène le lecteur à découvrir la terrible réalité.
Ce sont des petits faits, la réminiscence de petits détails, complètement anodins pour une enfant mais qui, revus avec des yeux d’adultes, prennent une tout autre couleur. Des questions se posent et Giroud délivre lentement les indices comme des pièces de puzzle, chaque protagoniste apportant sa pierre à la reconstruction d’une vie.
L’Echarde, est un récit poignant sur une déchirure où le dessin de Marianne Duvivier, clair et expressif, véhicule une émotion de plus en plus aigüe.
Elle restitue l’atmosphère lourde des rafles de 1942 aussi bien que l’atmosphère paisible de cette campagne où les deux sœurs ont grandit, sans savoir que cette épine plantée au cœur de la famille finirait par grossir et empoisonner leur vie.
Agrémenté d’un superbe carnet de croquis, ce diptyque est une excellente occasion de découvrir cette collection.

Par Olivier, le 26 août 2010

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