SECRETS : LA CORDE
Tome 1/2

Ana Quintero s’apprête à quitter l’Argentine pour la France en cette année 1981. Elle a, en effet, réussi le concours d’entrée dans une prestigieuse école d’architecture à Grenoble. Elle part en compagnie d’une autre lauréate, Paquita, qui est devenue son amie.

La jeune femme est d’autant plus contente de partir que l’ambiance familiale lui pèse un peu. Elle a pourtant grandi dans l’opulence, celle d’une famille bourgeoise qui a fait fortune dans l’élevage et la vente du cuir en Argentine après avoir fuit l’Europe noyée dans l’obscurantisme de la Seconde Guerre Mondiale. La mère d’Ana est d’origine française tandis que son père vivait en Espagne. Il a quitté le pays à la fin de la guerre civile. Il lui était difficile de rester alors qu’il avait soutenu les Républicains tandis que son père prenait fait et cause pour Franco.

Mais le passé est tabou dans la famille. Aucun contact, a priori, n’a d’ailleurs été gardé avec leur famille en Europe. Ana a donc aussi pour ambition de retrouver des traces en France autant qu’en Espagne. Mais le passé ne recèle-t-il pas des secrets de famille qui auraient préférés rester enfouis dans l’oubli ?

La question commence vraiment à se poser lorsque sa mère vient lui rendre visite en France – son premier voyage ici depuis qu’elle a quitté le pays. Madame Quintero tombe sur un roman que sa fille vient d’acheter, La Corde, qui relate un triste fait familial lié à la Shoah. La mère se met alors à pleurer des heures sans pour autant donner d’explication à Ana qui commence à être fortement intriguée par cette attitude.

Par legoffe, le 31 mai 2010

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Notre avis sur SECRETS : LA CORDE #1 – Tome 1/2

Giroud nous livre un nouvel opus de la passionnante collection Secrets. Un événement d’autant plus intriguant que ce livre a un lien avec un autre titre de la collection, L’écharde. L’écrivain du roman La Corde, dont je viens de parler dans le résumé est, en effet, Annette, l’héroïne de l’autre album. Autant dire que les secrets qui vont être révélés ici risquent fort de bouleverser Ana et sa famille, longtemps après les faits.

Pour apprécier à sa juste mesure le récit, il est donc conseillé d’avoir lu auparavant L’écharde. Dans le cas contraire, vous passerez un bon moment de lecture, mais vous n’en profiterez pas à fond.

On peut, en tout cas, être admiratifs de la capacité de Giroud à toujours partir de loin pour nous amener, progressivement, à des conclusions surprenantes, le temps d’une intrigue patiemment – et intelligemment – construite. Pour ce nouvel opus, l’auteur prend même tout son temps. La réaction de la mère d’Ana, qui va tant intriguer sa fille (et le lecteur), intervient après la première moitié du livre. Giroud nous fait donc attendre ! Mais il le fait en nous faisant partager quelques bouts de France et d’Espagne aux côtés de l’héroïne. Presque plus de tourisme que de la généalogie au final… Et une histoire d’amour qui débute. Le tout est plaisant à suivre, mais le livre ne donnera sans doute sa vraie valeur que dans sa suite.

Nous retrouvons, au dessin, une fidèle complice de Giroud, Marianne Duvivier, déjà à l’oeuvre sur deux autres titres de la collection. Son dessin est assez vivant et donne une belle mesure aux décors. En revanche, je ne suis toujours pas fan du style donné aux visages des personnages. Mais c’est là affaire de goûts… La mise en couleur de Denoulet est, elle, très réussie. Il donne aux planches de jolies teintes et un vrai relief.

Au final, nous avons là un album intéressant, qui met en place une nouvelle histoire et, nous l’espérons, une intrigue digne de ce nom. Nous en jugerons vraiment au prochain tome, en espérant que les auteurs ne tardent pas trop à nous la livrer.

Par Legoffe, le 31 mai 2010

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