SEIGNEURS DE LA TERRE (LES)
Graines d'espoir

Avocat de talent, Florian Brunet a quitté femme, enfant et gestion d’un domaine agricole afin de se mettre en quête de sa mère dont il a appris qu’elle n’était pas décédée et qu’elle se trouverait en Inde. Perturbé par son divorce prochain et par ses recherches qui traînent en longueur, il a tendance, par manque d’envie, à se laisser aller. A la suite d’une virée nocturne sans saveur, il fait, par accident involontaire, la connaissance d’une occidentale rousse. L’ayant légèrement blessée, Florian s’oblige à l’accompagner à un grand rassemblement organisé autour d’Amma, la mère universelle. Lors de l’étreinte pleine d’amour qu’elle lui donne, l’ancien avocat apprend que sa mère a vécu dans l’ermitage du gourou. Après s’y être rendu, il parvient à remonter la piste pour aboutir, quelques mois après dans un village du centre est de l’Inde où habite la grande amie de sa mère. Là, il est sensibilisé au combat que mène l’association Navdanya pour la préservation des semences anciennes contre la biopiraterie et la révolution verte prônée par le gouvernement indien et les grandes multinationales. Considérant les dégâts qu’a provoqués l’agriculture dans sa vie, est-ce que Florian dont le divorse est proche d’être prononcé, serait prêt à prendre parti pour les paysans indiens bafoués et s’associer à la quête de justice menée par Vandana Shiva ? Et qu’en est-il des recherches sur sa mère ? Pourront-elles aboutir ?

Par phibes, le 29 septembre 2017

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Scénariste :

Fabien RODHAIN
dessinateur :

Luca MALISAN
Coloriste :

Paolo FRANCESCUTTO
Éditeur :

GLENAT
Genre s :

Roman Graphique
Sortie :

septembre 2017
ISBN :

9782344022801

Notre avis sur SEIGNEURS DE LA TERRE (LES) #3 – Graines d’espoir

Après avoir appris que sa mère était vivante, Florian change radicalement de territoire pour, cette fois-ci, arpenter celui de l’Inde dans tout son exotisme. En effet, le personnage principal s’est lancé sur les traces de sa mère tout en subissant le contrecoup du divorce qui lui pend au nez. Nous le retrouvons donc dans sa quête qui se veut à la fois familiale et également spirituelle.

C’est sous le couvert d’une révolution engagée par l’écologiste militante Vandana Shiva contre les multinationales et leur concept de production intensive, que l’on aborde ce troisième volet. Tout en s’inspirant des préceptes de l’ancienne prix Nobel en 1993 (elle signe la préface de cet album) et en relatant les résultats inquiétants d’une telle oppression sur les paysans et sur leurs mode de cultures, Fabien Rodhain revient sur les péripéties intimistes du personnage principal Florian et à ses pérégrinations à travers l’Inde. Les intentions sont toujours bonnes, claires dans leur évocation, le scénariste ne manquant pas bien sûr de se nourrir d’un contexte authentique qui, bien entendu, pousse à la réflexion.

L’on concèdera que la quête de ce dernier demeure toujours des plus agréables à suivre. A la faveur de rencontres inopinées (dont certaines fortes comme celle avec Amma) et de confessions obtenues, les recherches de l’ancien avocat sont appelées à prendre une tournure qui suscite quelque espoir. Qui plus est, en dépit d’un échec agricole antérieur et d’une mauvaise tournure familiale, le jeune homme évolue mentalement et se prépare en témoin privilégié, à dépasser l’objectif qu’il s’était fixé.

Au niveau du dessin, le charme opère indubitablement. Luca Malisan se meut avec talent dans cette évocation réaliste et propre dont il fait preuve depuis le début de cette aventure. Son trait est d’un esthétisme redoutable, très inspiré quand il s’agit de représenter fidèlement des personnalités indiennes et françaises réelles ou de croquer généreusement ses personnages de fiction dans des apparences très soignées. Les décors, quant à eux, sont également d’un éclat confondant, quasi-photographique. A noter que la colorisation de Paolo Francescutto est très aiguisée et donne un très beau relief au travail du dessinateur.

Un troisième volet remarquablement réalisé, qui conforte l’envie d’aller voir la suite.

Par Phibes, le 29 septembre 2017