Seizième printemps

C’est un vrai petit bijoux que publie Delcourt au rayon jeunesse, qui ravira les enfants autant que les adultes. Les magnifiques dessins, doux et fins de Yunbo, séduisent immédiatement. L’univers créé par l’autrice a la magie d’un décor de maison de poupée. Le travail est remarquable, et l’on a plaisir à retrouver de vrais coups de crayon et des couleurs qui n’ont rien d’informatisées. En d’autres termes, un beau livre est entre nos mains.

Mais la beauté n’est pas seulement visuelle. Yunbo raconte une bien jolie histoire, parfois triste certes, mais pleine d’espoir.

Yeowoo va grandir auprès de son grand-père et de sa tante, un peu dépassés par le poids de cette responsabilité… et par le caractère rebelle de la jeune renarde, qui essaie d’exprimer à sa manière son désespoir et son sentiment d’abandon.
Elle va, heureusement, faire la connaissance d’une gentille poule, venue s’installer au Village du Renard pour fuir une cité de gallinacés où elle est regardée comme une bête curieuse car elle ne parvient pas à avoir de poussins. La différence fait souvent le terreau de la médisance…
Chez les renards, toutefois, l’arrivée de cette étrangère inspire plutôt la méfiance. Malgré le contexte, ou peut-être grâce à lui, la poule et Yeowoo vont progressivement apprendre à se connaître.

Il y a beaucoup d’émotion et de générosité dans cet album de plus d’une centaine de pages qui raconte un quotidien qui peut être celui de tout un chacun. Si la BD parle des difficultés familiales, elle aborde surtout la question de la place de chaque être dans la société et du sens de la vie.

Un petit trésor à se procurer absolument !

Par Legoffe, le 23 avril 2022