Sémaphore

 
Jean, le père de Serge, est décédé. Il lui a laissé une boîte à laquelle il tenait énormément. Dans cette boîte, Serge a découvert de vieilles photos ainsi que des lettres d’amour adressées à une certaine Héloïse. Après avoir fait des recherches, il a retrouvé Mathilde, la fille de cette fameuse Héloïse.

Serge sent bien qu’il y a un message derrière cette correspondance d’antan. Il convainc Mathilde de lui présenter sa mère Héloïse. La rencontre a lieu et Serge découvre qu’Héloïse est atteinte d’une sorte de maladie mentale : elle semble bloquée, prostrée, complètement renfermée sur elle-même, ne disant jamais un seul mot.

Serge montre à Héloïse les photos et les lettres qu’il tient de son père. La remontée à la surface de cette période amoureuse qu’elle a connue avec Jean sort Héloïse de son mutisme. Il y a bien un lien direct avec des événements des ces années 64-65 et l’état d’Héloïse !

Alphonse, un copain d’enfance de Jean est surpris un jour rendant visite à Héloïse dans l’hôpital où elle est placée. Il se fait passer pour son oncle. Mais… pourquoi cela ? Serge et Mathilde vont aller lui poser la question directement : il est très probable qu’il sache des choses importantes. En effet, Alphonse va leur raconter ce jour qui a changé la vie du groupe de copains qu’ils étaient lui, Héloïse, Jean et deux autres…

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Sémaphore

 
Cette histoire ne révolutionne pas le genre mais est vraiment très agréable à lire. Il n’y a pas de longueurs, le rythme est vraiment bon et la structure du récit est claire. Tout cela contribue à faire de cet album une œuvre digne d’intérêt. De plus, cette histoire compte 75 planches : les auteurs ne nous ont pas fait une bande dessinée au rabais ! Certes, ce ne sont pas 75 planches toujours très fournies, certaines ne comportant qu’une ou deux cases, mais c’est la preuve que Christophe et Sandrine Bon ont eu la liberté de se mettre à l’aise pour développer leur histoire telle qu’ils l’entendaient. Et cela ne perturbe en rien la lecture.

Le dessin est de très bonne qualité, tout comme la mise en couleur. De gros plans sur des visages sont fréquemment utilisés : en quelques traits, les expressions des visages sont formidablement bien rendues.

Le petit hic que j’ai trouvé à ce style de graphisme est que parfois, on croirait voir une sorte de superposition des dessins (même si ce n’en est pas une techniquement) : les personnages sont généralement détourés avec un trait assez gras quand la mise en couleur des arrières-plans est, elle, travaillée plus à la manière de peintres, sans les lignes de contours. Les cases ayant pour la plupart des grandes surfaces, ce style donne au résultat des vignettes qu’on pourrait qualifier de trop simplistes ; alors que si elles avaient été réduites, le phénomène ne serait pas aussi flagrant.

La colorisation, je commençais à en parler plus haut, nous offre de très beaux résultats comme la surface de l’eau lorsqu’Alphonse et Serge sont dans la barque, dans les premières pages, ou bien encore le rivage et cette cohabitation entre la couleur du sable et la palette de bleus et blancs utilisée pour dessiner l’eau. Vraiment, c’est très beau ! J’aime moins la représentation du sang sur les corps qui tantôt est bien soulignée (sur les gros plans), tantôt n’est plus qu’une tâche diffuse et floue.

L’histoire, je l’ai dit, ne révolutionne pas la littérature BD mais est somme toute originale, si l’on n’est pas trop terre-à-terre. Vous comprendrez ce que je veux dire lorsque vous lirez les passages comme quand le groupe retourne "éloigner les mouettes" ou reste immobile (forcément !) dans l’eau parmi les nombreux pêcheurs à pied. Ces situations semblent assez improbables. Tout comme le comportement des jeunes et ses conséquences : cette montée de folie pourrait-elle être bien réelle ? M’enfin, tout cela est bien obligé dans notre cas : c’est un peu le ciment du récit.

Sémaphore est un beau conte moderne qui s’adresse aux amateurs de faits divers insolites dans un monde d’habitude aussi calme que la mer, omniprésente dans cet album.

Par Sylvestre, le 15 décembre 2005

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