SENS DE LA VIS (LE)
Tome 1

Un petit monsieur, le ventre rond et le nez long est accoudé au zinc d’un bistrot, une pochette à dessins sous le bras. Il termine sa pinte et s’en va déterminer en direction d’un lieu étrange, ressemblant au japon médiévale. C’est là où habite son maître, où il prendra des cours de philosophie et de bien être pour mieux dessiner et réaliser son rêve : devenir dessinateur de BD.

Par Placido, le 1 juin 2010

Notre avis sur SENS DE LA VIS (LE) #1 – Tome 1

Le sens de la vis est vraiment un livre étonnant. Ce caractère, on le doit bien évidemment à ses auteurs que sont Manu Larcenet (qu’on ne présente plus) et Jean-Yves Ferri (qu’on ne présente plus non plus d’ailleurs). Ils ont ce don de nous surprendre en nous proposant toujours (ils nous ont fait le même coup avec Le retour à la terre) quelque chose qui semble anecdotique à première vue et qui pourtant ne laisse jamais indifférent. Les sourires et les rires vont bon train, et ces types sont sacrément en forme !

Le décalage est l’élément clé de cette histoire. Un type buvant sa bière dans le bar du coin, fait quelques minutes de marche à pied et se retrouve devant une petite bâtisse japonaise, avec un vieux sage japonais dedans, s’apprêtant à monter un banc Ikéa. C’est son maître. Le type, lui, s’appelle Demi-Lune. Enfin c’est le nom que le maître donne à son élève. Outre l’allure des personnages et le comique de situation, Larcenet et Ferri redoublent d’ingéniosité pour nous stimuler les zygomatiques en nous offrant un enchaînement de dessins tous plus farfelus les uns que les autres accompagnés de titres qui vont bien (Piou-Piou et ses petits piou-piou, Rudolphe pue de la gueule et Le pull jacquard de Pedro Ramirez ne sont que des exemples parmi tant d’autres). Les commentaires s’accordent parfaitement avec cet enchaînement d’œuvres très réussis et l’alliance de leur talent fait des merveilles. Tout cela est bien sûr intercalé de dialogue savoureux, entre le vieux sage imperturbable et son élève souvent à côté de la plaque mais sincèrement passionné. De l’émotion va même apparaître à la fin, en décalage une fois de plus avec la chute, c’est parfait !

Véritables virtuoses en la matière, ces deux artistes n’en sont pas à leur premier coup d’essai et ça se voit. C’est très bien maîtrisé, l’aspect caricatural du dessin colle idéalement avec le ton du récit et les croquis de Demi-Lune sont extraordinaires (nous rappelant presque quelquefois les statues de l’île de Pâques de la récente série de Manu Larcenet, Blast).

L’humour est pourtant un genre bien connu et largement répandu dans la BD, mais Le sens de la vis est bien plus qu’un enchaînement de gag et on se fait complètement surprendre.

Aux amateurs d’humour décalée et plein de finesse !

Par Placido, le 1 juin 2010

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