Sentient

(Sentient 1 à 6)
L’U.S.S. Montgomery est un vaisseau terrien qui se dirige vers une colonie située sur une lointaine planète. A son bord, une dizaine de couples et leurs enfants ! Soudain, on annonce des conflits séparatistes sur Terre et dans la colonie, les bases sont attaquées, l’objectif de la mission est menacé ! D’autant que le Montgomery entre dans une zone de vide communicationnel qui va durer une année, ou il ne sera plus possible d’envoyer ni de recevoir le moindre message de la Terre. A la seconde ou les comminications sont rompues, l’une des membres d’équipage pulvérise un poison dans l’air de la cabine, ou tous sont rassemblés (exceptés les enfants), tuant tous les adultes… L’IA du vaisseau réagit, tue à son tour la rebelle séparatiste et se retrouve à dorénavant gérer un groupe d’enfants qui va devoir survivre seul, au milieu de l’espace, tout en essayant de mener la mission jusqu’au bout…

Par fredgri, le 31 janvier 2021

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Notre avis sur Sentient

En refermant la dernière page de ce captivant album, plusieurs sentiments se bousculent ! D’une part, on aurait aimé en avoir davantage, l’histoire étant assez ramassée, elle aurait bien mérité être bien plus développée, par exemple. Mais surtout, on reste marqué par le fond de ce scénario très touchant et particulièrement bien rythmé !

Jeff Lemire nous propose un récit en marge des grands courants SF, même si on reste globalement dans du Survival, mais avec une pointe d’originalité qui m’a interpelé du début à la fin ! C’est très bien vu et finalement assez bien amené. L’idée de substituer un équipage d’adultes par une troupe d’enfants, dont la plus âgée n’a que 10 ans, permet d’amener plein de situations assez bien senties, comme la rencontre avec l’inconnu, l’arrivée du second vaisseau ou simplement la gestion du quotidien. A hauteur d’enfant, soudain tout devient inconnu, les repères ne sont plus les mêmes, il faut s’adapter, grandir d’un seul coup, d’autant qu’en plus il y a le traumatisme d’avoir brutalement perdu les parents !

Et c’est sur ce plan que j’ai peut-être le plus tiqué ! Lemire développe son idée principale au détriment d’énormément de choses, comme l’évolution des personnages, comme tout ce qui pourrait être lié au trauma causé par ces décès, comme la longue adaptation des enfants à ce nouveau paradigme surdimensionné… Cet aspect de l’écriture est beaucoup trop elliptique, le scénariste évoque des éléments qu’il ne pousse pas, il reste flou sur beaucoup de choses et nous laisse un peu sur notre faim !
Et au final, c’est dommage, car pour le coup l’idée qui porte cet album est vraiment excellente et pleine de potentiel, ça aurait pu donner une incroyable série, en plusieurs volumes.

Toutefois, graphiquement, je découvre le travail de Gabriel Walta et je suis immédiatement tombé sous le charme de son dessin, de ses ambiances. Il apporte vraiment beaucoup au volume, au caractère des enfants ! Du très beau travail !

Je suis donc assez mitigé, pour conclure. J’ai beaucoup aimé l’ensemble, mais je regrette que Lemire n’ai pas davantage développé son idée !

Par FredGri, le 31 janvier 2021

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