Sept vies à vivre

On sait Charles Masson très attentif aux « petites gens » qui vivent simplement, plein d’humanité, avec ce qu’il faut de fragilité.
Dès que l’on rencontre René, sur sa mobylette, on tombe sous le charme de ce gars pas très compliqué, qui sourit à la vie, même si parfois c’est dur de ne pas verser une petite larme devant la fatalité des choses.

Masson nous présente ce petit gars qui nait dans une famille ou les enfants ne vivent pas très longtemps. La vie à la montagne, sans superflu, n’est pas très facile. Il n’y a certes pas beaucoup d’argent, mais on se débrouille avec ce que l’on a. L’auteur ne s’attarde pas sur les déconvenues, sur le pathos qui pourrait vite devenir un peu trop lourd, il opte pour une approche plus directe et plus « positive » qui nous montre René profiter d’une pause, assis dans l’herbe, un brin d’herbe aux lèvres, ou se rapprochant timidement de cette belle fille de la ville qui vient passer l’Été parmi eux. L’écriture est fine, toute en petites attentions pour les personnages qui subissent l’Histoire dans ce qu’elle a de plus abjecte, mais qui savent aussi savourer les bons moments.
Il n’y a pas de grand message, de grande morale, René n’est pas un « héros » idéal et parfait, loin de là, mais il nous émeut par sa sincérité et ce naturel qui nous désarme dès qu’on le rencontre.

Cet album, c’est donc le témoignage d’une vie sans emphase, qui nous apprend malgré tout à profiter des petits bonheurs qui se présentent.
Une belle proposition, un bon moment de lecture.

Recommandé.

Par FredGri, le 24 février 2024