Septembre 1914 : Quand la France devait perdre la guerre
En août 1914, alors qu’il a pris sa retraite, le Général Gallieni est rappelé urgemment par Messimy, le Ministre de la guerre. En effet, la guerre vient d’être déclarée et le conseil des ministres l’a nommé adjoint au généralissime Joffre. Au vu du manque d’informations sur la tenue du front et sur la stratégie à mener contre l’envahisseur, Gallieni est envoyé auprès de Joffre. Mais ce dernier reste évasif. Peu de temps après, la Belgique subit l’agression des troupes allemandes qui, en peu de temps, fondent sur la Lorraine, mettant en déroute l’armée française totalement dépassée. Malgré quelques tentatives de ripostes lancées par Joffre, les militaires français se doivent de reculer inexorablement, laissant présager l’arrivée imminente de l’armée de Von Kluck aux portes de Paris. Gallieni est alors nommé Gouverneur militaire de la Capitale afin d’organiser la défense de la ville. Cette tâche se révèle des plus ingrates, d’une part par le manque de troupes et d’autre part par le fait qu’à l’Elysée, certains prônent l’abandon de la cité emblématique à l’envahisseur. Comment Gallieni va-t-il pouvoir faire face à cette grande menace qui tend à faire craindre les prémices d’une défaite ? A moins que les assaillants commettent une erreur de stratégie qui pourraient renverser le cours de la guerre ?
Par phibes, le 16 novembre 2014
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ISBN :
9782818932148
Notre avis sur Septembre 1914 : Quand la France devait perdre la guerre
Dans le cadre de la commémoration du centenaire du premier conflit mondial, les éditions Bamboo via leur collection Grand Angle mettent à l’honneur un récit historique ayant trait à un des faits majeur de la grande guerre, à savoir la bataille de la Marne.
Nous retrouvons à la manœuvre le scénariste Jean-Yves Le Naour, historien et spécialiste de la Première Guerre de son état, à qui l’on doit par ailleurs, rien que pour l’année présente, deux autres récits concernant ce même conflit, La faute du midi et François-Ferdinand. Pour l’occasion, ce dernier s’est donc attaché, dans la rigueur qui le caractérise, à nous dévoiler les circonstances de cet engagement militaire qui a permis de sauver la France d’une invasion très préjudiciable et de modifier le cours sa destinée.
A la faveur d’une évocation rapide et parfaitement maîtrisée, le scénariste a pris le parti de sélectionner les moments les plus marquants de cette période en se faisant exclusivement le rapporteur privilégié des nombreuses tergiversations politico-militaires au plus haut niveau de la hiérarchie que les prémices de l’offensive allemande de 1914 n’ont pas manqué de provoquer. Entre la désignation du général Gallieni, ses rapports improductifs avec le général en chef Joffre, les atermoiements du gouvernement en place, les erreurs de stratégies et la grande contre-offensive organisée avec les moyens du bord, Jean-Yves Le Naour offre une histoire dans l’Histoire remarquablement équilibrée, documentée et captivante. On concèdera bien volontiers que bien que les faits relatés reposent sur des actes réels (voir le dossier de fin d’album), la tournure du récit qui établit sur un piédestal le Général Gallieni rend particulièrement vivante cette page d’histoire douloureuse grâce à des transitions bien à propos et des dialogues à teneur simple, sans aucune technicité rébarbative.
On pourra saluer la prestation de Claude Plumail (Résistances, Dédales…) qui permet de mettre en évidence un travail graphique éclairé et pour le moins réaliste et qui offre un poids certain à l’ouvrage. Son trait est à l’évidence averti, conforme à la réalité historique, que ce soit au niveau de la représentation des véhicules (les taxis Renault AG), des aéroplanes et des quartiers parisiens. De même, on pourra apprécier la remarquable restitution des personnalités ayant existées au moment des faits guerriers qui tend là-aussi à démontrer un gros effort documentaire.
Un album complet réussi qui a le mérite de décliner de manière rigoureuse et très didactique une page guerrière qui tient du miracle.
Par Phibes, le 16 novembre 2014