SERGENT KIRK
Quatrième époque

Quel plaisir de lire du western, des récits de ce style ! Et quel plaisir de retrouver le trait, le noir et blanc d’Hugo Pratt dans cette belle intégrale du Sergent Kirk, proposé par Futuropolis.

Cette quatrième époque ne vous décevra pas, loin de là. C’est du western comme on l’aime, celui où l’aventure est toujours là, celui où l’action ne vous laisse que peu de répit, celui où vous tremblez pour les héros, celui où les amérindiens n’ont pas toujours le mauvais rôle.
Ici, vous verrez que Kirk tente de négocier avec des tribus qui ont pourtant attaqué un village d’hommes blancs, comment il use de sagesse, de ruse pour les amadouer et les piéger par moment. Mais Kirk reste tout de même un homme qui respecte les coutumes des amérindiens qu’ils soient apaches, cheyennes, comanches ou autres.
Tenez ! Prenez le récit des Faux visages et voyez comment sur quelques pages, les auteurs nous parlent des masques, de danses de mort et de vie., voyez comment cela est documenté.
Vous retrouverez dans Le refuge de la montagne, la fin du récit en cours où Kirk et ses compagnons étaient poursuivis par la tribu de Tuscar. Cette histoire ne s’achèvera pas sur un happy end : certains des protagonistes qui nous ont accompagnés depuis un moment y trouveront un funeste destin. Par moment, l’émotion ressort très bien de ces moments là.
La lâcheté de Wahtee m’a fait penser à certains westerns de John Ford avec le personnage de Shenahisans, le pasteur-shérif-barman- fossoyeur. ce dernier est un sacré caractère et c’est dommage que nous ne l’ayons pas revu par la suite. Cette histoire là montre aussi comment Wahtee alias le sergent Kirk sait éviter un combat inutile avec les pawnees.
Nous finirons la lecture de ce volume avec Ombre blanche où l’amateur assistera à l’attaque d’un convoi de caravane dans la plus pure tradition du genre.

Hector Oesterheld a su donner de belles pages au western avec les aventures du Sergent Kirk. Son imagination a permis à Hugo Pratt de créer son univers, de laisser éclater sa maestria du noir et blanc.Vous noterez que peu à peu les personnages prennent plus d’assurance sous la main de Pratt et approchent de ce que seront plus tard Koinsky ou Corto Maltese.
Certaines pages sont vraiment belles et même si le dessin peut paraitre minimaliste, nous pouvons imaginer ces grands espaces du far west américain.

Cette série est un des incontournables du neuvième art. une œuvre à ne pas manquer et en mettre en bonne place dans vos bibliothèques.

Par BERTHOLD, le 27 octobre 2010