Sérum

 
Kader Lhean est divorcé et il vit seul dans son appartement. Il n’est pas jovial, pas avenant, il ne voit pas grand-monde et a fini par se tourner vers le "holoporn" pour trouver une amitié sans jugement. Même parmi ses collègues de travail, il n’a aucun ami. Il faut dire que Kader s’est vu administrer le "Sérum" : un produit qui l’empêche de mentir. Kader dit donc toujours la vérité et, vu son état d’esprit, elle n’est pas toujours agréable à entendre ! Dans le Paris de 2050, parce qu’une organisation clandestine menace le nouveau pouvoir en place, beaucoup de gens ont été mis sous surveillance ou, comme Kader, ont été "traités". La société est devenue triste et soumise, la police est devenue violente, les gens sont effrayés. Kader n’était pourtant pas n’importe qui, dans le passé, mais que reste-t-il de lui, aujourd’hui ?
 

Par sylvestre, le 9 décembre 2017

Notre avis sur Sérum

 
C’est le dessinateur-coloriste Nicolas Gaignard qui a mis en images cette bande dessinée scénarisée par Cyril Pedrosa. Ce dernier (Les coeurs solitaires, Les trois ombres, Portugal…) a exploré pour cette bande dessinée Sérum un univers nouveau en inventant un Paris futuriste (mais pas trop) où la grisaille a complètement envahi les paysages et les esprits. Tout semble en effet vide dans ce "Paris osé", et les habitants y sont éteints, soumis, à l’image de Kader qui est rendu taciturne par le traitement à la zanédrine qu’il subit. Même s’il est divorcé, Kader a pourtant une jolie petite fille et a occupé un poste important par le passé. Il n’est pas n’importe qui, ni le plus insignifiant des quidams. Il aurait des raisons d’être plus heureux ou plus ambitieux qu’il est, mais la politique est passée par là et le nouveau régime est de ceux qui cassent ceux qui voudraient aller à son encontre ou qui pourraient représenter une moindre menace.

Le rythme de ce récit est calé sur la tension de Kader : tout y est lent et triste ! Côté couleurs, seuls quelques éléments ou certaines scènes un peu plus détendues invitent des couleurs plus vives ou moins ternes. Mais ils sont rares ! Le tout est donc oppressant en diable et fait de cette lecture une épreuve pas toujours évidente. C’est une histoire qu’on appréciera pour le travail qui a été réalisé sur les ambiances et pour l’abordable complexité de l’intrigue mais c’est aussi une BD qu’on aura du mal à offrir ou à conseiller tant elle est démoralisante !

Avis aux amateurs de grisaille…
 

Par Sylvestre, le 9 décembre 2017

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