SETON, LE NATURALISTE QUI VOYAGE
Monarch, l'ours du mont Tallac

Californie, années 30.

Lan Kellyan est un chasseur. Un jour, son chemin a croisé celui d’un grizzly. Il l’a tué et a réussi à s’emparer des deux oursons qui l’accompagnaient, une femelle et un mâle, puis les a conduits chez lui où il en a fait, avec le temps, des animaux de compagnie.

Comme il avait cassé un de ses fusils et que ses finances n’étaient pas au beau fixe, Kellyan s’est laissé convaincre un jour par un homme de lui vendre les oursons. Aussitôt la transaction faite, se retrouvant seul après avoir élevé les deux animaux pendant de longues semaines, il a très vite regretté sa décision mais n’a rien pu faire pour les récupérer.

Jack et Jill, comme les avait prénommés Kellyan, devinrent des objets de foire, soumis aux humiliations des hommes. La femelle, Jill, la plus farouche des deux, celle qui s’était la moins habituée à l’homme et représentait ainsi pour lui une menace, fut abattue, très jeune. Jack, quant à lui, réussit un jour à regagner sa liberté…

Tout ours qu’il était, jamais il n’avait vécu à l’état sauvage. Pourtant, son séjour chez les hommes lui avait enseigné de nombreuses choses. Parmi elles, sans doute, ses facultés d’adaptation extraordinaires ; celles qui firent de lui un grizzly redoutable devenant peu à peu l’ennemi numéro un des éleveurs californiens…

Kellyan comptait parmi ceux qui avaient juré d’avoir la peau de cet ours tueur de bétail que les gens avaient fini par appeler Monarch. Ayant perdu de vue Jack et Jill depuis longtemps, il ne savait pas que sa cible d’aujourd’hui était son petit protégé de jadis…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SETON, LE NATURALISTE QUI VOYAGE #4 – Monarch, l’ours du mont Tallac

Seton est un personnage secondaire dans ce tome 4 de la série qui porte son nom. En effet, il n’est pas cette fois celui dans les pas duquel on se met, mais simplement quelqu’un qui écoute le récit d’un autre, en l’occurrence celui de Kellyan. Nous aussi, lecteurs, sommes alors comme Seton, pendus aux paroles de Kellyan, fascinés par cette aventure qui nous est racontée dans ses moindres détails. Mais nous avons un avantage sur Seton : celui, de taille, d’avoir en plus la chance de la voir mise en images par Jirô Taniguchi, le mangaka préféré des Français !

C’est en effet sur pas moins de 400 pages qu’une fois de plus, le talentueux auteur nous immerge dans une nature grandiose, au contact de ses occupants, hommes et animaux, et qu’il en profite pour nous sensibiliser à son idéal de la nature et aux erreurs que les hommes n’ont pas manqué de commettre à son égard. Ainsi, il n’hésite pas à blâmer l’homme pour son comportement envers les animaux, pour son acharnement à vouloir être le maître incontesté des espèces, etc… tout en restant dans le contexte historique et géographique qu’il s’est fixé.

Grâce à un dessin toujours aussi merveilleux et réaliste, on n’a aucun mal à entrer dans l’histoire. On pourrait d’ailleurs comparer le découpage de la bande dessinée au storyboard d’un film dans lequel les paysages, immenses et vierges, tiennent une place aussi importante que l’action, elle, filmée au plus près. A ce rythme, les 400 planches se dévorent sans peine et on mesure combien l’auteur, grand fan animalier, a dû se régaler, tel le naturaliste que fut Seton, à dessiner l’ours Monarch à tous les âges, sous toutes les coutures et dans des situations bien diverses.

La fascination du mangaka pour l’animal et pour ce qui s’en dégage se transmet naturellement, grâce à une narration rendue très vivante du fait qu’elle est attribuée à Kellyan, l’homme le plus concerné par l’aventure et par la relation avec l’ours. Mais pas de vedettariat pour les uns ou pour les autres : Taniguchi sait distribuer les rôles et que ce soit la nature, les animaux ou les hommes, tous partagent l’affiche au même niveau.

Généreux pavé de lecture inspiré des écrits d’Ernest Seton, « Monarch, l’ours du mont Tallac » est un quatrième tome dont la qualité est comparable à celle des volumes précédents de la série ; autant dire frisant la perfection. C’est un bijou de bande dessinée à découvrir absolument aux éditions Kana.

Par Sylvestre, le 11 septembre 2008

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