Seules à Berlin
A Berlin, en avril 1945, la capitale du Reich est investie par les Soviétiques. Ingrid, l’Allemande, et Evgeniya, la Soviétique, vont se rencontrer dans ce champ de ruines et vont apprendre à se connaitre, la méfiance faisant peu à peu place à une certaine amitié.
Par v-degache, le 13 novembre 2020
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
Sortie :
-
ISBN :
9782203168527
Publicité
Notre avis sur Seules à Berlin
2020 n’aura pas été une année totalement noire. Pourquoi ? Parce qu’elle est aussi synonyme de nouvel album pour le talentueux Nicolas Juncker.
Avec Seules à Berlin, celui-ci s’empare à nouveau de l’Histoire, après nous avoir notamment enchantés avec son diptyque croisant les destins de Marie Stuart et Elizabeth Tudor (La vierge et la putain), ou bien avec son Fouché qu’il scénarise, et dessiné par Patrick Mallet, aux éditions Les Arènes.
Changement de période ici avec comme cadre la Bataille de Berlin, convulsion finale du IIIème Reich, et fin du volet européen de la 2ème guerre mondiale.
Deux femmes se croisent, se parlent et même coexistent dans les ruines d’un Berlin dont toute la population n’a pas pu fuir. L’une, Evgeniya, vient d’arriver avec l’Armée Rouge et est membre de la police politique de l’Union soviétique, le NKVD. L’autre, Ingrid, tente de survivre dans des conditions terribles. Cette dernière écrit son journal intime dont des passages sont insérés aux planches dessinées. Comme Juncker cisèle ses dessins et exprime dans les visages toute l’horreur vécue par des civils berlinois affamés et sous le feu et les exactions soviétiques, il trouve les mots justes pour restituer l’indicible.
Ses corps sont torturés, les visages décharnés, yeux et bouches peuvent être absents face à cette barbarie. Malgré ce contexte pesant, l’auteur ne tombe jamais dans le misérabilisme. La quête par les Soviétiques des restes d’Hitler amène même un certain humour. Les trajectoires de ces deux femmes prises dans le tourment de la guerre ne sont jamais dénuées d’espoir, et les dernières planches sont sublimes…
Seules à Berlin est un ouvrage essentiel à mettre entre toutes les mains, Juncker un auteur majeur au style graphique unique, aux textes tout aussi brillants, qui arrive à bouleverser le lecteur sans jamais user d’artifices inutiles.
Par V. DEGACHE, le 13 novembre 2020
Publicité