SEX
Broken toys

Encore une fois, attention ! Ne vous laissez pas duper par le titre racoleur de cette série qui pourrait laisser entendre un contenu plus graveleux que ce qu’on y trouve en réalité !
Car ce dont il est ici question, c’est avant tout d’un univers post-super héros ou chacun tente de sortir de ce moule super héroïque dans lequel il s’était enfermé depuis des lustres. Le titre "Sex" renvoie à la recherche de la vérité intime, révélatrice et libératrice ! Ainsi Simon, jusque là cantonné à son rôle de justicier Batman-like, souhaite se découvrir tel qu’il est profondément. Il demande alors à son ancienne adversaire Annabelle s’il est possible de tomber les masques, d’être le plus authentique possible…

Joe Casey aborde ainsi un univers extrêmement codifié en se débarrassant des gros poncifs et en abordant l’ensemble comme une sorte de renaissance. Son personnage principal revient dans sa ville de prédilection et découvre une classe dirigeante corrompue jusqu’à l’os et des anciens ennemis reconvertis en chefs de gang qui se disputent la ville. Mais contre toute attente ce qui va désormais l’intéresser c’est de mener son entreprise le plus sainement possible et de penser pour une fois à son évolution à lui… Ce qui amène son ancien disciple à se débrouiller seul désormais, et ses collègues à le prendre davantage au sérieux ! Toutefois la réalité est néanmoins très éloignée de celles des comics en général, il faut donc composer avec les mouvements de la haute société, avec cette espèce de déliquescence générale…

Ce troisième volume confirme tout le bien que l’on pensait de la série jusque là. L’écriture est toujours fine et efficace et Casey reste particulièrement sobre dans son approche, ne forçant pas le côté "sexe" au détriment du reste, bien au contraire.
Malgré tout, on a aussi le sentiment que ce volume est là pour bien insister sur les cartes en place. L’intrigue n’avance qu’assez lentement ici, même si cela reste captivant et très intéressant dans le fond ! Casey continue de mener sa barque avec virtuosité, on s’attache à certains protagonistes en se rendant compte que le côté détestable d’autres fait partie du jeu !

Graphiquement, cela reste très efficace aussi, Kowalski est assisté par quatre autres dessinateurs, Dan McDaid, Luke Parker et Ian Macewan qui livrent tous une très belles prestation, bien dans l’esprit de la série. J’ai tout de même une nette préférence pour les planches de Dan McDaid, au style sombre et gras, très beau ! A suivre donc !

Si jusque là vous n’avez pas osé vous lancer dans cette série, refroidis certainement par le titre, je vous conseille malgré tout de vous laisser tenter, vous ne le regretterez pas !

Par FredGri, le 31 août 2015